
Alors que l’intervention des forces de l’ordre se poursuit sur le site du futur aéroport, la contestation se muscle. Un problème de plus pour le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Les gendarmes, suivis par les engins de travaux publics, ont concentré leur action sur deux lieux symboliques de la résistance au projet. Ils ont commencé par le Sabot, un terrain sur lequel un mouvement de paysans sans terre avait installé de jeunes maraîchers l’an dernier. (...)
Malgré la destruction systématique des cabanes, les opposants radicaux se sont enracinés dans le bocage nantais, plus nombreux qu’avant l’arrivée des gendarmes mobiles. Barrages et contrôles d’identité en gare de Nantes n’y ont rien fait. « Le bocage est une passoire », note un paysan. Ces radicaux, dont le nombre est difficile à évaluer, bénéficient de la complicité d’opposants « historiques ». Agriculteurs ou retraités, militants politiques et environnementalistes, ceux-ci les ravitaillent en vivres et vêtements, les accueillent dans des espaces non expulsables. En face, les forces de l’ordre doivent procéder avec prudence : « Tout dérapage compromettrait le dossier. » (...)
L’arrêté préfectoral autorisant les travaux est attendu dans les semaines qui viennent. Il devra tenir compte des réserves émises par les commissaires enquêteurs sur l’impact environnemental. « Ces réserves remettent en cause des pans entiers du projet », estiment les députés écologistes. Les associations de défense de l’environnement se préparent à contester en justice le futur arrêté. (...)