
Voilà maintenant plus d’un mois que l’opération militaro-policière patauge dans le bourbier nantais. La préfet de Loire-Atlantique avait précisé que toutes les précautions de sécurité étaient prises. Hélas, sur place, les méthodes utilisées pour la répression sont alarmantes.
Au fil des témoignages, on retiendra que le « maintien de la paix » passe par l’emploi de flash-ball à bout-portant, d’innombrables grenades lacrymogènes parfois lancées en tir-tendu, des grenades assourdissantes et même des grenades au gaz poivre ne semble pas faire sourcilier la presse nationale !
L’État utilise également tous les moyens - y compris du matériel militaire spécifique comme une tour mobile d’une trentaine de mètres de haut aveuglant à des centaines de mètres à la ronde - pour faire taire cette résistance écologique héroïque. Sans oublier les contrôles d’identité au poste et les gardes à vues d’opposants - avec fichage ADN.
Tout ça pour quoi ? Pour protéger les engins de la multinationale, ses filiales et sous-traitants qui détruisent des abris et commencer son aéroport plus que jamais controversé. (...)
il est extrêmement honteux qu’outre le saccage de la nature, l’intimidation des paysans du coin pour les expulser hâtivement, on ne compte plus désormais les actes illégaux qui mettent en danger les « zadistes » victimes de la violence d’État, les agents de la force publique (dont certains se sont blessés en tombant des arbres) ainsi que les démolisseurs qui ont dû travailler avec de l’amiante sans protection suffisante. Les occupants l’ont signalé à l’inspection du travail pour retarder leur sale besogne.
On en oublierait presque les promesses non-tenues du candidat Hollande aux grévistes de la faim de ne pas expulser les personnes installées légalement, des agriculteurs et des précaires. Mais aussi, un comble, le groupe préfère payer 9 millions d’euros pour « dédommager » le préjudice à la loi sur l’eau. Tout s’achète et tout se vend. (...)
Si la ZAD (Zone À Défendre) est un laboratoire de culture biologique auto-géré par des gens d’horizons très divers, cette opération « César » ressemble elle à un avant-goût du système totalitaire qui peine désormais à se dissimuler : l’État travaillant main dans la main avec les multinationales, usant de méthodes mafieuses et technologiques contre sa population. (...)
Les milieux militants et politiques locaux ont compris l’importance du symbole. Ils sont en effervescence, des comités et des rassemblements de soutien naissent un peu partout en France, contre ce projet et tous les « Grands Projets Inutiles ».
Et ainsi, la haute sphère politique commence à bouillir et se déchirer discrètement après les messages de l’ancien médiateur Patrick Warin, Stéphane Hessel ou de François Bayrou...
Mais il appartient à chacun de prendre part à la lutte contre cette gentrification du paysage et des esprits... par tous les moyens pacifiques imaginables. (...)
Un défilé est prévu à Paris samedi 10 novembre à 14h de Belleville vers l’Hôtel de Ville, et la grande manifestation de réoccupation se déroulera à proximité de Notre Dame des Landes le 17 novembre. Soyons-y avec de quoi reconstruire ! (...)