Comme beaucoup d’entre vous le savent, j’ai rencontré Rei en Angleterre dans notre école d’acting. Rei est japonaise. Je suis française. Nous nous sommes aimées très rapidement et nous ne nous sommes tout simplement plus quittées. Nous avons décidé de venir nous installer en France après nos études parce que nous pensions que c’était le meilleur pays pour commencer notre vie ensemble, un pays ouvert aux droits LGBT et qui soutient ses artistes.

Aujourd’hui, je n’ai pas peur de le dire, c’était une grosse erreur et si c’était à refaire je ne choisirai pas la France. Il s’est passé sept mois avant que nous puissions nous pacser, une vraie galère administrative.

Depuis le 16 juillet 2016, date de dépôt d’une carte de séjour à la Préfecture de Nice, soit depuis deux ans, un mois et dix-huit jours, Rei est dans l’attente de sa carte de séjour. Depuis juillet 2016, nous nous sommes rendues tous les trois mois à la préfecture pour renouveler ses récépissés. Nous avons patienté debout dans des queues de sept heures parfois, dans des conditions monstrueuses pour un simple tampon. Lorsque nous demandions des nouvelles de notre dossier, lorsque nous cherchions à comprendre ces années de silence de leur part, nous étions presque insultées pour avoir osé poser une question. Depuis juillet 2016, la préfecture ne nous donne pas de réponse, ni positive, ni négative, ignore les courriers de notre avocat jusqu’au point où notre avocat a dû saisir le tribunal administratif de Nice.

Nous avons toujours agit sous conseils d’avocats spécialisés nous assurant à 99,9% l’obtention de la carte de séjour de Rei. Nous n’avons pas commis d’erreurs de procédures.

Depuis son arrivée en France, Rei n’a ni le droit de travailler ni de quitter le territoire français. Elle n’a pas vu son père depuis plus de trois ans. Elle est inexistante administrativement parlant puisque pour la rajouter sous mes impôts ou autres documents administratifs, il faut… une carte de séjour. Sauf que pour avoir une carte de séjour il faut… un avis d’imposition aux deux noms. Un serpent qui se mord continuellement la queue.

Aujourd’hui, mardi 2 septembre, la préfecture a enfin donné une réponse. La demande de Rei est rejeté, elle a jusqu’au 30 septembre pour quitter le territoire français.

Nous refusons cette décision.
Nous rejetons cette décision.
Nous contestons cette décision.
Nous ne nous laisserons pas faire.

Nous n’avons jamais été séparées et nous ne serons jamais séparées ni physiquement ni mentalement.

Nous avons une compagnie de théâtre et de cinéma en France. Nous revenons du festival d’Aurillac où Rei a apporté beaucoup de joie au public français. Elle apporte beaucoup à la France qui ne lui apporte pourtant rien en retour. Nous vivons et travaillons en France et nous ne bougerons pas car il est de notre droit de nous aimer et de vivre ensemble dans ce pays.

Si vous aussi vous trouvez notre situation injuste, n’hésitez pas à nous suivre, à nous laisser un message sympa, nous liker, et surtout à nous partager afin d’augmenter notre visibilité et mettre toutes les chances de notre côté de gagner ce combat contre la Préfecture.

Nous avons créé un hashtag #NotNice pour donner de la visibilité à notre contestation et je vous invite donc à twitter, facebooker, instagrammer, etc avec ce hashtag.

Vous pouvez aussi nous suivre sur @Coreilie22, notre instagram professionnel :
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Ou sur le facebook de notre compagnie Sakura no Ki no Shita
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Un PS informatif sur la Préfecture de Nice : Il faut savoir qu’à la préfecture de Nice et certainement aussi dans les autres, les gens sont parfois traités comme des moins que rien, comme du bétail. Et si vous avez le malheur de venir pour la procédure d’une personne avec un handicap mental, d’une personne enceinte, ou avec un nouveau-né, eux aussi devront attendre sept heures et pendant sept heures vous pourrez être témoin de leur souffrance et les plaindre si fort que vous en oublieriez vos propres problèmes. Je vais donner un seul exemple de la cruauté de certains des employés de la préfecture de Nice. Lorsque nous sommes venues déposer le dossier, un employé nous a dit :
« Ah bah ça va aller pour vous, Rei a la bonne couleur de peau, elle aura facilement sa carte de séjour »

Sachez aussi que la situation de Rei n’est pas un cas isolé. Quand une personne doit attendre plus de deux ans en France sans pouvoir travailler, se déplacer, et sans aucun droit, comment peut-elle survivre ? Comment peut-elle se nourrir, se loger, subvenir à ses besoins les plus précaires ? Venez faire un tour à la préfecture et vous comprendrez que certains étrangers n’ont le choix que de rentrer dans l’illégalité pour survivre. Vous comprendrez aussi comment certains étrangers perdent leur respect et leur admiration pour notre beau pays car je vous jure que la France n’est pas belle à la préfecture de Nice.