
Destinataire : Direction générale de la gestion des migrations. M. Atilla Toros, Directeur général
Monsieur le Directeur général,
Je vous écris pour vous faire part de mes inquiétudes concernant le sort de 12 réfugiés syriens maintenus en détention arbitraire au camp de Düziçi, dans le département d’Osmaniye, depuis le 27 avril. Ces personnes, dont quatre enfants, font partie des premiers Syriens retournés volontairement de la Grèce vers la Turquie depuis la signature de l’accord UE-Turquie.
Les responsables turcs avec lesquels ils se sont entretenus à Lesbos ont affirmé qu’ils seraient réadmis en Turquie, qu’ils obtiendraient des papiers d’identité et pourraient rejoindre leurs proches en Turquie. Cependant, à leur arrivée sur le sol turc, ils ont été conduits au camp de Düziçi, où on leur a ensuite fait savoir qu’ils y séjourneraient au moins trois mois, dans l’attente d’une décision des autorités compétentes. La seule solution qui leur permettrait d’en sortir serait de signer un document de retour volontaire en Syrie. Or, le droit de demander l’asile et d’en bénéficier pour échapper à la persécution est un droit protégé par la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, ratifiée par la Turquie.
La détention arbitraire est prohibée par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par la Turquie. De plus, ces 12 personnes n’auraient pas été informées des motifs ni de la durée de leur détention, ni de la possibilité de la contester légalement. Un avocat représentant l’un des réfugiés se serait vu refuser la possibilité de s’entretenir avec son client.
De plus, certains d’entre eux souffrant de problèmes de santé, notamment du diabète et d’une maladie cardiaque, n’ont pas reçu de soins appropriés.
Contactées le 16 mai, les autorités ont déclaré que les 12 réfugiés seraient libérés et bénéficieraient du statut de protection temporaire, conformément à la Loi relative aux étrangers et à la protection internationale, « la semaine prochaine ». Je vous demande par conséquent de veiller à ce que ces engagements soient respectés.
Je vous exhorte également à garantir que toutes les personnes détenues dans le camp de Düziçi reçoivent les soins médicaux dont elles ont besoin et puissent consulter un avocat. (...)