
Depuis quelque temps, les panneaux numériques publicitaires apparaissent comme dans les allées du centre commercial de SQY ou à Maurepas (...) e nouveau support publicitaire a le vent en poupe chez les annonceurs, JC Decaux et Clear Channel en tête.
Jean-Michel Fourgous (président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines) ne cache pas sa volonté d’imposer des panneaux publicitaires numériques sous prétexte de modernité (...)
Dans les faits, si ces panneaux ne sont pas explicitement interdits dans le projet de règlement local de publicité intercommunal (RLPi) actuellement en cours de rédaction, les afficheurs pourront en implanter dans toutes les zones autorisées sans demander de quelconque autorisation aux élus. (...)
L’affichage numérique constitue une quadruple pollution :
- Pollution visuelle : les écrans numériques sont une source de danger pour la sécurité routière, détournant l’attention des automobilistes.
- Pollution lumineuse : ils participent à l’augmentation de la pollution lumineuse qui a des impacts négatifs sur la faune, la flore ainsi que sur les humains, en créant des troubles du sommeil.
- Pollution énergétique et écologique : avec ces écrans, les publicitaires poursuivent un gaspillage énergétique sans précédent, assèchent les dernières gouttes de matières premières, rejettent toujours plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Un panneau avec une face numérique consomme 7 fois plus que le plus énergivore des mobiliers non numériques et un panneau avec deux faces numériques consomme 13 fois plus. Comment justifier une telle débauche dans le contexte du réchauffement climatique et des engagements pris lors de la COP21 ?
- Pollution cognitive et mentale : ces dispositifs, auxquels il est quasi-impossible d’échapper, nous imposent des messages aux images et aux normes agressives et néfastes. De plus, ils contribuent à une banalisation des écrans auprès des enfants, alors qu’ils sont considérés comme dangereux pour les plus jeunes, avec un impact sur leur développement.
Si les écrans numériques sont autorisés demain par le RLPi, malgré leur fonctionnement agressif, malgré le risque qu’ils représentent en captant l’attention des automobilistes, malgré leur caractère énergivore, malgré la pollution lumineuse qu’ils génèrent, malgré les tentatives de nombreuses familles de limiter l’exposition des enfants aux écrans, malgré la vacuité de leurs messages, malgré le système économique qu’ils soutiennent (pourtant contraire au modèle de développement urbain prôné par les pouvoirs publics), malgré la part insignifiante des recettes qu’ils génèrent par rapport au budget de l’agglomération, alors les élus auront augmenté la place de la publicité sur notre territoire. Ils l’auront augmenté non seulement en nombre mais aussi par la puissance de nuisance de ces dispositifs. (...)