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Nom : Monsanto. Métier : empoisonneur
Article mis en ligne le 28 mai 2015

La mobilisation internationale du week-end dernier contre Monsanto a permis de rappeler la nature profonde des firmes agrochimiques. Ces empoisonneurs patentés sont responsables de la mort de dizaines de milliers de personnes, estime Noël Mamère. Et le Tafta pourrait demain donner toute liberté d’action à ces entreprises scélérates.

Dans plus de cinquante pays, ce week-end, des rassemblements se sont tenus contre Monsanto et les multinationales des OGM (organismes génétiquement modifiés) et des pesticides. En France, plus de trente-cinq villes de métropole et des DOM (départements d’outre mer) ont pris part à cette initiative lancée par le collectif citoyen des Engraineurs et l’association Combat Monsanto. Leurs revendications : stopper l’offensive des OGM en Europe, arrêter l’empoisonnement par les pesticides et affirmer l’opposition grandissante au projet de Grand marché transatlantique (Tafta) qui deviendrait le cheval de Troie de Monsanto et de ses semblables.
Assassin chimique

L’entreprise Monsanto, dénoncée il y a quelques années dans un documentaire et un livre de Marie-Monique Robin, Le monde selon Monsanto, est depuis des décennies responsable de scandales sanitaires à répétition ayant provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes : PCB, agent orange, dioxine, OGM, aspartame, hormones de croissance, herbicides Lasso et Roundup...

Le producteur de saccharine est devenu un géant de la chimie puis s’est reconverti dans la biogénétique. Mais celui qui est devenu le premier semencier de la planète n’a jamais cessé de détourner à son profit les lois des Etats, en pratiquant la corruption à haute dose, avec tous les moyens qui accompagnent cette pratique mafieuse, sous couvert de lobbying. (...)

Demain, avec le TAFTA, le projet de grand traité transatlantique, des entreprises comme Monsanto pourraient attaquer devant des tribunaux d’arbitrage privés les moratoires des États opposés à la culture des OGM et réclamer des indemnités de plusieurs millions, puisées dans les deniers publics.

Peut-on accepter une telle mainmise des entreprises privées sur une diversité génétique qui appartient à toute l’humanité, qui est le fruit d’un savoir-faire millénaire et qui constitue la source de toute alimentation humaine ?

Peut-on admettre que dans de nombreux pays, particulièrement du Sud, les « lois semencières », dictées par les multinationales, menacent la souveraineté alimentaire et criminalisent, comme de vulgaires voleurs, les paysans et paysannes qui produisent et échangent des semences traditionnelles ?

La lutte contre Monsanto est un combat transnational qui concerne à la fois les paysans, les consommateurs, les citoyens. L’alimentation est notre bien commun. Nous ne pouvons la laisser aux mains de criminels en col blanc. (...)