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Antispécistes : « Le dialogue est impossible avec ces abolitionnistes »
Article mis en ligne le 24 août 2019

Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, regrette que des « choix individuels » mènent à « dénoncer le monde paysan ».

Nous continuons à combattre une agriculture industrielle et défendre une agriculture paysanne, avec des paysans nombreux, donc aussi des éleveurs nombreux. Tout est une question de mode d’élevage et de nombre d’animaux dans les élevages. Il y a trop de porcs en Bretagne, trop de vaches allaitantes en France, mais il n’y a pas trop d’éleveurs. On peut avoir des éleveurs plus nombreux et moins d’animaux en élevage. Le modèle le plus abouti est la polyculture-élevage, avec des animaux et des cultures sur une même ferme ou un même territoire : les animaux nourrissent la terre et inversement. Dans le même temps, nous dénonçons les discours qui voudraient, en se cachant derrière un combat climatique ou environnemental, condamner la totalité de l’élevage. (...)

Ce n’est pas parce qu’une partie de la population ne veut plus manger de viande qu’il faut rejeter la totalité de l’élevage. C’est répondre à un abus par un autre abus. Et ce n’est pas ainsi qu’on réussira à répondre aux enjeux climatiques et alimentaires de demain. Or l’élevage paysan peut y contribuer. (...)

Nous n’arrivons pas à parler avec des associations type L214 ou Boucherie Abolition car elles combattent en bloc la filière de l’élevage, quelle que soit sa façon de travailler. Nous avons publié un livre sur l’élevage paysan avec des témoignages expliquant les pratiques, en quoi elles ont du sens par rapport aux animaux, au territoire, mais cela ne trouve aucun écho auprès de personnes qui considèrent que l’animal n’a sa place ni dans une ferme ni dans notre assiette. Le dialogue est impossible avec ces abolitionnistes. On a abandonné car c’est de l’énergie perdue et on n’arrive pas à faire évoluer ces consciences-là. Mais nous travaillons avec d’autres ONG, comme le CIWF-France, qui encourage l’élevage respectueux du bien-être animal. Par exemple sur les abattoirs mobiles. Car il est vrai qu’en France, les abattoirs se sont énormément industrialisés. Quand on produit de la viande, même en respectant les animaux, il faut les tuer à un moment, mais cela doit se faire aussi dans le respect.