
Squares, jardins, plages… la norme à Nice est la pose de grilles de défense dans tous les espaces de station prolongée non marchande, où l’on pouvait encore exister sans consommer, où parler, rire, danser, se reposer, s’aimer, lire. Nice, une ville qui se sent perpétuellement assiégée, de l’intérieur comme de l’extérieur. Mais est-elle si différente désormais des autres villes de France ?
L’épidémie de Covid19 a déjà justifié (et d’autres crises viendront la parfaire à leur tour) une nouvelle batterie de mesures liberticides. La distanciation sociale, la méfiance envers ce corps de l’autre, si envahissant. L’altérité de ces vies que je ne maîtrise pas, et que je veux maintenir le plus loin possible, dans une côte d’azur où les places au soleil sont chères. Désormais, il n’y a plus guère à Nice de lieux publics qui ne soient incarcérés d’une façon ou d’une autre, par des grilles, des règlements, des interdictions. (...)
J’ai le souvenir, adolescent, ou plus tard jeune étudiant fauché, d’avoir contemplé la beauté de couchers de soleil sur la plage, parfois avec une bière. J’ai le souvenir de ces nuits à refaire le monde sur les galets huileux, accompagnés de la bande son rythmée des djembés. (...)