Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
les économistes atterrés
Ne laissons pas l’Europe écrire sa tragédie grecque
Article mis en ligne le 1er mai 2015
dernière modification le 30 avril 2015

L’attribution des tragédies grecques est souvent incertaine. Pour le quotidien allemand Der Spiegel, Alexis Tsipras et Yanis Varoufakis sont « les dirigeants d’un pays certes victime de la crise de la dette mais d’abord responsable de celle-ci ».

En France, le journal Le Monde explique que la Grèce « a été victime d’elle- même » et qu’elle « n’a pas besoin d’un allégement de dette immédiat ». De nombreux medias diffusent l’idée selon laquelle le peuple grec voudrait faire payer ses excès, ou ses fautes, aux contribuables des autres pays. Qu’en est-il ?

Premier acte : des taux d’intérêt trop élevés (...)

Deuxième acte : hausse des dépenses et baisse des recettes (...)

Troisième acte : l’ineptie des politiques d’austérité (...)

Mai 2010 : un théâtre de masques ? (...)

En coulisses : permettre aux créanciers privés « de s’échapper » (...)

Aider ou ne pas aider les banques ? (...)

La restructuration malgré tout (...)

La restructuration a-t-elle bénéficié aux créanciers ? (...)

Aider la Grèce Il faut se rendre à l’évidence : la restructuration de 2012 a imposé des pertes aux créanciers privés. Mais elle fut trop tardive si bien que nombre d’entre eux avaient pu réduire leur exposition en transférant une partie des risques à des institutions publiques. Les banques peuvent remercier les principaux artisans de ce transfert, à commencer par le président de la BCE Jean-Claude Trichet et le président français Nicolas Sarkozy, qui ont retardé l’inévitable restructuration. Alors que les banques créancières tiraient ainsi leur épingle du jeu en revendant leurs titres au secteur public, l’austérité budgétaire et salariale disloquait l’économie grecque. Cette politique imposée par la Troïka a non seulement engendré une catastrophe humanitaire mais elle a provoqué une telle chute de l’activité que l’allongement considérable de la maturité de la dette publique et la réduction importante des taux d’intérêts se révèlent insuffisants. L’immense majorité du peuple grec n’a aucune responsabilité dans la situation des finances publiques du pays. Celle-ci provient de pratiques développées par une alliance entre des entreprises multinationales et une classe dominante locale (...)

quel que soit le scenario, l’économie grecque a besoin d’investissements productifs dès aujourd’hui. La réforme fiscale est nécessaire mais elle ne suffira pas à dégager les ressources nécessaires. Ce devrait être le rôle de la Banque européenne d’investissement de compléter cet effort. (...)

régulièrement annuler la dette publique des pays périphériques, ce qui ne serait pas viable bien longtemps, les pays du nord de l’Europe doivent augmenter les salaires et les dépenses publiques. Il n’y a plus de temps à perdre. Aider le peuple grec, c’est pour les peuples d’Europe s’aider eux-mêmes.