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France Bleu et France 3
Nantes : victime d’un tir de LBD, un manifestant perd un testicule
#greves #manifestations #retraites #LBD
Article mis en ligne le 27 avril 2023
dernière modification le 26 avril 2023

Un homme qui participait ce lundi à une manifestation contre la politique d’Emmanuel Macron, a été victime d’un tir de LBD dans l’entrejambe. Conduit à l’hôpital, il a dû subir l’ablation d’un testicule.

Un homme de 37 ans a été blessé ce lundi soir à Nantes, en marge de la manifestation d’opposants à Emmanuel Macron, organisée à l’occasion du premier anniversaire de la réélection du Président de la République.

En fin de cortège, quelques incidents ont éclaté vers 22h30 à l’angle de la rue Paul Morand et du boulevard des 50 otages. Des jets de projectiles en direction des forces de l’ordre d’un côté, des tirs de lanceurs de balles de défense de l’autre. Un manifestant a été touché par un tir de LBD au niveau de son entrejambe.

Cet homme a été conduit à l’hôpital où il a dû subir l’ablation d’un testicule.

Le parquet de Nantes indique qu’une enquête a été ouverte et confiée à l’IGPN (inspection générale de la police nationale) "pour déterminer si ce tir a été réalisé dans des conditions régulières".

Renaud Gaudeul, le procureur de la République de Nantes, précise par ailleurs que le blessé "initialement placé en garde à vue [pour] violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique (jet de projectile), a été remis en liberté dans l’attente de la poursuite des investigations."

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La police brise physiquement et humilie moralement. Viser les parties intimes, agresser sexuellement, est une manière de détruire symboliquement une personne. Avant cela, on se souvient du jeune Théo, violé à coup de matraque à Aulnay-sous-Bois en 2017, ou les 18 adolescent-es d’un quartier populaire de Paris qui avaient dénoncé des doigts dans les fesses et attouchements sexuels lors de contrôles de police en 2015. Il y a une dimension militaire et masculiniste dans ces crimes. Porter l’uniforme fait de ces hommes des violeurs en puissance.

Nous apprenons cet après-midi que l’homme mutilé hier soir à Nantes n’est plus surveillé par les policiers. Nous lui adressons tout notre soutien. Si vous avez des images du tir, écrivez-nous, nous lui transmettrons pour l’aider dans sa défense. (...)