
Pour la deuxième fois consécutive, la nuit de mercredi à jeudi a été particulièrement tendue en banlieue parisienne mais aussi dans d’autres villes de France. A la source des violences : la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre mardi par un policier en raison d’un refus d’obtempérer.
Depuis le décès du jeune homme dans les Hauts-de-Seine, les heurts vont crescendo. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont ainsi été plus importants que la veille, se propageant dans de nombreuses communes d’Île-de-France mais aussi à Toulouse, Dijon, dans la métropole de Lyon…
La préfecture de police de Paris annonce 77 interpellations (...)
La situation de la Seine-Saint-Denis a particulièrement marqué les observateurs, avec de nombreuses exactions commises par des groupes d’émeutiers très mobiles. Des sources policières ont fait état de feux multiples de voitures et magasins, de pillages, de commissariats attaqués, de mairies dégradées, d’une médiathèque incendiée… Presque toutes les communes du département ont été touchées.
Dans l’Essonne, un groupe de personnes a détruit par le feu un bus vers 21 heures, après avoir fait descendre les passagers à Viry-Châtillon. Des incidents ont été déplorés également dans plusieurs villes des Hauts-de-Seine. A Clamart, une rame de tramway a été incendiée.
Des véhicules incendiés au Mirail à Toulouse (...)
A Lyon et dans son agglomération, comme à Vénissieux, Bron et Villeurbanne, les forces de l’ordre ont été visées par des mortiers d’artifice. A Vaulx-en-Velin, le commissariat a été pris pour cible. Des tensions ont été recensées à Roubaix, Amiens et Nice. Certains incidents, comme à Saint-Etienne, Lille et Rennes, ont eu lieu en marge de rassemblements de soutien aux Soulèvements de la Terre, mouvement écologiste récemment dissous. (...)
Les appels au calme ont fusé de toutes parts, et les pouvoirs publics ont multiplié les prises de parole pour prévenir la contagion des violences. Emmanuel Macron a ainsi évoqué un acte « inexplicable » et « inexcusable », des mots qui ont été critiqués par l’extrême droite et les syndicats de policiers. La mère de Nahel a, elle, appelé dans une vidéo à une marche blanche jeudi à 14 heures devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa « révolte pour (son) fils ».
La garde à vue du policier prolongée
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré qu’un des deux policiers intervenus tenait le jeune conducteur en joue, puis qu’il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend « tu vas te prendre une balle dans la tête », sans que l’on puisse attribuer cette phrase à quelqu’un en particulier. Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, a été interrogé par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d’une enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre. Sa garde à vue a été prolongée mercredi, dans « la perspective d’une ouverture d’information judiciaire envisagée » ce jeudi, selon le parquet.