
Malgré la mobilisation de 40 000 policiers et gendarmes, les violences se sont propagées dans toute la France. Dans de nombreuses villes, les commerces et les commissariats ont été pris pour cibles. Au moins 667 personnes ont été interpellées, plus de quatre fois plus que dans la nuit de mercredi à jeudi.
La marche blanche, puis la nuit noire. A Nanterre, la nuit a débuté tôt, jeudi 29 juin : dès 16 h 30, à peine le rassemblement en mémoire de Nahel M., l’adolescent tué mardi par un policier, s’était-il achevé qu’une épaisse fumée a assombri le ciel à la suite des premiers incendies. Certains espéraient que cette marche blanche calmerait les esprits, elle n’a eu aucun effet apaisant sur les dizaines et dizaines de jeunes qui ont fait vivre à la préfecture des Hauts-de-Seine une troisième nuit d’émeutes et de destructions, qui s’est largement propagée en province et s’est soldée par des centaines d’interpellations à travers le pays.
Distributeurs de billets enfoncés, restaurants, pharmacie ou salon de coiffure démolis, centre des finances publiques saccagé, bureau de tabac ou station-service pillés, sans compter les innombrables feux de voitures au cœur du quartier Pablo-Picasso, épicentre de la colère nanterrienne, où l’on a vu des riverains affolés, à 3 heures du matin, extraire en catastrophe leur véhicule d’un parking où une voiture incendiée menaçait ses voisines et les arbres alentour de contagion. Le commissariat et la préfecture, particulièrement protégés, ont été épargnés. (...)