
A l’heure des premiers allègements, déconnectés de la réalité sanitaire, nous, parents, sommes inquiets. La circulation virale chez les enfants reste très élevée, mais il serait question de lever les seules mesures de prévention existantes en milieu scolaire : le masque et le dépistage. Comment accepter cette ultérieure mise en danger de nos enfants ?
Nous avons tous toujours souhaité que nos enfants puissent continuer à aller à l’école, pour y recevoir un enseignement de qualité, pour se socialiser, pour apprendre le vivre en société. La situation sanitaire exigeait cependant de tout mettre en oeuvre pour garantir la protection de leur santé, physique et mentale. Force est de constater que ce n’est pas le cas : en deux ans de pandémie, l’amélioration de la qualité de l’air, le défi du siècle, n’a pas été relevé. Le dépistage itératif, la meilleure solution pour réduire les contaminations et le nombre de jours d’école perdus, n’a pas été organisé. Le cadre sanitaire des établissements scolaires, loin de se baser sur les données scientifiques, ne repose pas non plus sur des indicateurs connus et anticipés. La vaccination des enfants accumule un retard honteux, faute d’une politique incitative et d’infections massives, plus rapides que l’ouverture de créneaux.
Résultat : aujourd’hui nos enfants vont à l’école et se contaminent en masse. Formes aiguës, PIMS, Covid longs pédiatriques sont les risques qu’ils courent chaque jour passé dans des classes mal aérées, sans distanciation, sans identification et isolement des personnes contagieuses. Avec des taux d’incidence allant jusqu’à 10% (comme chez les 11-14 ans au 31 janvier dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques ...), nul espoir qu’ils échappent à la contamination. Et pour un nombre non négligeable d’entre eux cela se traduira par des séquelles très lourdes. Depuis début janvier, près de 6000 enfants et adolescents ont été hospitalisés, près du double que sur tout 2020 et presque autant qu’en tout 2021. Les hospitalisations de moins de 10 ans représentent 6% de toutes les hospitalisations, du jamais vu. 14 décès d’enfants de moins de 10 ans ont été remontés depuis le 5 janvier, 14 sur 27 depuis le début de la pandémie. Santé Publique France alerte par ailleurs sur la "très nette augmentation du nombre des cas de PIMS" au cours des 3 premières semaines de 2022, un syndrome rare, grave, qui peut survenir entre 3 et 6 semaines après une infection au Sras-Cov-2, y compris peu ou asymptomatique et qui nécessite une prise en charge hospitalière, souvent en soins intensifs. (...)
Derrière ces chiffres froids, il y a de vrais enfants. Certains moins chanceux souffraient de pathologies, plus ou moins importantes, la grande majorité était en bonne santé. Ils jouaient, allaient à l’école, faisaient du sport ou de la musique, avant que la maladie ne devienne leur quotidien.
Solutions pérennes face aux futurs pathogènes
C’est un trop lourd tribut que paient nos enfants au manque de moyens de prévention dans les établissements scolaires, et ce n’est pas le seul. Leur instruction est aussi mise à mal par une scolarité interrompue, par la maladie, par les absences qu’elle génère et par l’inquiétude grandissante d’une situation instable. (...)
L’école est restée ouverte, mais les classes se sont vidées : au cours des deux dernières semaines, près d’un million d’élèves a été déclaré positif, des élèves qui n’avancent pas dans les programmes. L’école a cessé d’être un repère et un lieu sûr pour nos enfants, pour devenir une garderie à haut risque de contamination. (...)
Monsieur le président, nous vous demandons de protéger nos enfants d’une infection dont ils deviennent les cibles principales, en adoptant sans délai toutes les solutions de prévention combinées qui permettent de réduire les contaminations : capteurs de CO2, purificateurs, dépistage itératif, règles d’isolement basées sur les connaissances scientifiques. Il est temps de relever le défi majeur de cette pandémie : protéger les jeunes générations par des solutions pérennes, qui permettent de faire face à ce virus, à tous ses éventuels futurs variants et aux autres pathogènes qui émergeront. La qualité de l’air dans les écoles et dans tous les établissements publics est le combat du siècle : qui sera le futur président qui osera relever ce défi et préparer la société à cette "ère des pandémies" ?