
Deux personnes – une femme et un homme – sont mortes en Gironde en 2022 des suites de violences conjugales, selon un bilan publié par le ministère de l’Intérieur. Elle étaient six en 2021 : quatre femmes et deux hommes. La Nouvelle-Aquitaine continue cependant à faire partie des régions les plus touchées avec 11 victimes, contre 17 en 2021. (...)
En janvier 2022, une femme de plus de 80 ans a été tuée par balle à Pineuilh par son mari. En novembre de la même année, un guinéen de 25 ans a été tué par sa compagne de 35 ans à Bordeaux. (...)
En 2023, on comptabilise déjà deux féminicides en Gironde. En février, une femme d’une cinquantaine d’années a été tuée par balle à Gujan-Mestras par son mari, qui s’est ensuite suicidé avec l’arme du crime. En mars, à Saint-Laurent-d’Arce, une femme de 54 ans a été tuée à l’arme blanche par son ex-compagnon de 62 ans, qui s’est lui aussi donné la mort ensuite par pendaison.
11 victimes en Nouvelle-Aquitaine
Dans ce bilan 2022, la Gironde est un des départements les plus concernés par les violences conjugales en Nouvelle-Aquitaine. Il est derrière la Dordogne (3 victimes) et à égalité avec la Charente-Maritime (2 victimes).
De son côté, la Nouvelle-Aquitaine fait partie des régions qui comptabilisent plus de 10 victimes : l’Île-de-France (19 victimes), le Grand Est (14 victimes), l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (13 victimes chacune), l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine (11 victimes chacune). La région comptait 17 victimes en 2021.
Au total, la France compte 145 morts violentes recensées au sein du couple par les services de police et unités de gendarmerie contre 143 en 2021 (soit une augmentation de 1,40%). Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes : 118 victimes en 2022 contre 122 en 2021 (soit une baisse de 3,28%). Elles représentent 81% des victimes du total.
Le profil type de l’homme violent n’a pas changé, souligne le bilan : il est le plus souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.
Le sexisme persiste
En janvier 2023, un baromètre du Haut Conseil à l’égalité (HCE) entre les femmes et les hommes a révélé qu’un quart des hommes parmi les 25-34 ans estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. Parmi les hommes de tous âges confondus, 40% trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants.
En ce qui concerne les femmes, 80% estiment être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe et 37% disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis. (...)