
Isolement des salariés, absence de tradition syndicale, gommage des rapports de forces traditionnels : les obstacles à la mobilisation dans le secteur de l’aide à domicile sont nombreux. Exemples dans l’Ardèche, le Berry et la Somme.
(...) Voilà neuf ans que cette ancienne cadre commerciale chez Air Liquide travaille au sein de l’association prestataire Service d’aide et d’accompagnement à domicile de l’Ardèche méridionale (Saadam). Comme la trentaine de salariés de la structure, elle a effectué une reconversion professionnelle, divisant son salaire par trois. (...)
Adhérente de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) à Air Liquide, Mme Galou a importé dans l’aide à domicile son expérience syndicale : elle est déléguée de la Confédération générale du travail (CGT) et déléguée du personnel. La tâche est immense dans un secteur peu habitué au militantisme. Première difficulté : le montant de la cotisation. (...)
Autour de quelques pizzas, les salariées présentes disent leur fatigue. Bas salaires, manque de reconnaissance, précarité, temps partiels subis, conventions collectives non respectées, présidences bénévoles d’associations ignorantes du droit du travail : si les revendications sont nombreuses, les forces manquent.
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Entraîner les salariés dans une grève relève presque de l’impossible : « Je m’entends répondre : “Que vont devenir les personnes dont je m’occupe ?” C’est le revers de cette extraordinaire conscience professionnelle », note Mme Sylvie Francheteau, TISF. Auxiliaire de vie sociale, Mme Isabelle Giron évoque une « peur des représailles » en cas de syndicalisation : « La plupart des consœurs sont à temps partiel. Si elles veulent un temps plein, elles n’ont pas intérêt à avancer avec l’étiquette CGT » (...)
« La précarité dans laquelle on se trouve toutes exacerbe les rivalités »
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