
Pascal Brice, ancien directeur de l’Ofpra, plaide avant les européennes du 26 mai pour que le sort des réfugiés, sans cesse instrumentalisé, redevienne une question de dignité.
Pascal Brice a été directeur, de 2012 à 2018, de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), l’organisme qui gère en France les demandes d’asile. Défenseur d’un « devoir d’humanité » dans une Europe en crise, ce proche d’Emmanuel Macron plaide pour que la question migratoire ne soit pas instrumentalisée à des fins électorales. (...)
Nous retiendrons au contraire que ces ONG ont sauvé l’honneur de l’Europe en Méditerranée. Il faut que les Etats et l’Union européenne (UE) assument pleinement leurs obligations d’accueil et de protection. C’est la meilleure manière d’assécher les passeurs. Et, à ce moment-là, les Etats pourront faire la leçon aux ONG. (...)
Tout au long de cette crise de l’asile, depuis 2014, l’Europe a été incapable d’apporter une réponse coordonnée. Ses failles sont béantes. A l’Ofpra, nous avons voulu apporter des solutions, car elles existent.
Nous avons conduit des missions de protection dans les ports européens mais aussi en Afrique ou au Proche-Orient, de manière que les personnes qui relèvent du droit d’asile puissent être accueillies sans avoir à s’engager dans ces terribles traversées (...)
L’idée consistant à dire qu’il faudrait détériorer les conditions d’accueil pour éviter que les personnes viennent est très présente dans la culture administrative et politique, comme une sorte d’atavisme que j’ai combattu.
C’est non seulement indigne, mais ça n’a jamais empêché qui que ce soit de venir en France. En outre, cela ajoute au désordre et fabrique du rejet. (...)