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Le Monde
Mégabassines : « La débauche de moyens dépêchés par l’Etat contre les opposants contraste avec la tranquillité dont jouissent les tenants de l’agro-industrie »
#MegaBassines #eau #sécheresse #repression
Article mis en ligne le 27 mars 2023

Des réserves d’eau de substitution jugées illégales par la justice continuent d’être exploitées sans que l’Etat, prompt à interdire les rassemblements des militants écologistes au nom du respect du droit, n’y trouve rien à redire, relève Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

La guerre de l’eau que se livrent, en France, les grands irrigants, d’une part, et les défenseurs de l’environnement et de l’agriculture paysanne, de l’autre, est intéressante à plus d’un titre. Pas pour les images des confrontations parfois violentes, entre militants et forces de l’ordre, qu’elle occasionne de temps à autre, comme en cette fin mars autour des mégabassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) : elle est intéressante car elle jette une lumière crue sur les partis pris de l’Etat et sur l’asymétrie radicale de son action dans les situations de conflits sur l’usage de la nature et des biens communs en général. Le productivisme y semble l’emporter sur toute autre considération, qu’elle relève de la science ou même du droit. (...)

Le remplissage des bassines est donc susceptible d’avoir un impact fort sur l’hydrographie locale, les écosystèmes terrestres et côtiers, l’humidité des sols, etc.

De nombreux chercheurs ont expliqué, en divers lieux et à plusieurs reprises, que ces mégabassines sont le paradigme d’une « maladaptation » au changement climatique. (...) On le sait, le principe de ces « retenues de substitution » est de stocker en surface de l’eau pompée dans les nappes phréatiques en hiver, pour la rendre disponible au printemps et en été à quelques grands exploitants. Or, on le constate aujourd’hui, la recharge hivernale des nappes n’est pas garantie. Et elle le sera de moins en moins (...)

Ces avis, répétés et jouissant d’un large consensus savant, n’ont pas changé d’un iota la position des pouvoirs publics sur le sujet. (...)

Plus inquiétant, la justice semble n’avoir pas plus de prise sur le cours des choses. Par exemple, le barrage de Caussade, en Lot-et-Garonne. Par la signature du préfet, l’Etat l’autorise en juin 2018, en dépit des avis défavorables de l’Autorité environnementale, de l’Agence française de la biodiversité, du Conseil national pour la protection de la nature. Saisie par des opposants, la justice le déclare quelques mois plus tard illégal, mais les porteurs du projet n’en ont cure. Ils lancent les travaux.

Le barrage est construit sur une largeur de plus de 350 mètres et sur plus de 10 mètres de profondeur, détruisant une zone humide. Le tout dans une atmosphère délétère où les membres des associations de défense de l’environnement sont intimidés, menacés de mort. (...)

Plus inquiétant, la justice semble n’avoir pas plus de prise sur le cours des choses. Par exemple, le barrage de Caussade, en Lot-et-Garonne. Par la signature du préfet, l’Etat l’autorise en juin 2018, en dépit des avis défavorables de l’Autorité environnementale, de l’Agence française de la biodiversité, du Conseil national pour la protection de la nature. Saisie par des opposants, la justice le déclare quelques mois plus tard illégal, mais les porteurs du projet n’en ont cure. Ils lancent les travaux.

Le barrage est construit sur une largeur de plus de 350 mètres et sur plus de 10 mètres de profondeur, détruisant une zone humide. Le tout dans une atmosphère délétère où les membres des associations de défense de l’environnement sont intimidés, menacés de mort. (...)

cinq décisions de justice, de différentes juridictions, confirmant l’illégalité de l’ouvrage. Il est toujours là, avec sa retenue de près de 1 million de mètres cubes. (...)

cinq décisions de justice, de différentes juridictions, confirmant l’illégalité de l’ouvrage. Il est toujours là, avec sa retenue de près de 1 million de mètres cubes. (...)

France Nature Environnement recense cinq décisions de justice, de différentes juridictions, confirmant l’illégalité de l’ouvrage. Il est toujours là, avec sa retenue de près de 1 million de mètres cubes. (...)

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 (Le Télégramme)
« Mégabassines » : qu’est-ce que ces réserves d’eau, nouvelles cibles des militants écologistes ?

Ce projet est à l’origine de violents heurts qui se sont produits, samedi, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). La « guerre de l’eau » semble être déclarée. (...)

5 Une centaine de blessés à la manifestation

Samedi, les opposants ont organisé un rassemblement sur le site en présence de plusieurs milliers de personnes : 4 000 selon les autorités, 7 000 selon les organisateurs. De violents heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants. Une soixantaine de gendarmes selon le ministère de l’Intérieur, dont un a été hospitalisé, et une cinquantaine de manifestants selon les organisateurs de la manifestation, dont cinq hospitalisés, ont été blessés dans ces violences attribuées par la préfecture du département à des militants radicaux.
6 Une future ZAD ?

Les autorités estiment, selon une source proche du dossier, que les opposants à cette réserve ont pour objectif de créer une ZAD (zone à défendre) à cet endroit, encore occupé par 2 000 personnes, ce dimanche. Les opposants au projet veulent inscrire leurs actions dans la durée, le terrain privé qu’ils occupent, prêté par un agriculteur, étant disponible jusque mi-mai. « Cela va être notre base pour les prochaines actions contre le chantier s’il venait à redémarrer. ZAD ou pas ZAD, ça va être dans ces termes-là », explique ainsi Julien Le Guet, porte-parole du collectif « Bassines Non Merci ». (...)