
La marche pour le climat devait à l’origine dénoncer l’absence de cette thématique dans les débats pour la présidentielle. Mais la guerre en Ukraine occupait les esprits de manifestants sans illusions sur un sursaut des politiques à court terme.
(...) samedi 12 mars. Près de 32 000 personnes auraient battu le pavé parisien selon les organisateurs pour un total de 80 000 manifestants dans les 135 marches organisées à travers la France. (...)
À l’origine, cette mobilisation espérait remettre la question climatique au cœur des débats électoraux. Beaucoup de participants brandissaient une pancarte avec un chiffre accusateur : 2,7 %. Soit la place minuscule accordée au climat dans les médias ces dernières semaines.
Pourquoi une telle omission ? Beaucoup s’interrogent et constatent avec amertume le mépris des politiques. « Les politiciens ne jugent pas rentable de parler d’écologie, car les résultats des élections ne dépendent toujours pas de leur vision de la protection du climat », explique Pégâh Mâysa Moulânâ, une activiste anglo-iranienne de passage à Paris. « Ils baignent dans un logiciel de croissance qu’ils n’arrivent pas à remettre en cause faute de courage politique », renchérit Irène Colonna d’Istria, une activiste engagée dans l’organisation de l’évènement. (...)
Pourtant, certains candidats à la présidentielle ont profité de cet événement pour recruter des électrices et des électeurs. Au départ de la manifestation, place de la Nation, il n’était pas difficile de les repérer : il suffisait de suivre l’essaim de caméras qui les entouraient, voire qui les étouffaient. Anne Hidalgo a longé le camion de Yannick Jadot, sans lui accorder un regard, avant d’improviser un point presse quelques mètres plus loin. (...)
Quelques minutes plus tard, le candidat des Verts a déroulé sa rhétorique électorale et répondu aux nombreuses questions sur la guerre en Ukraine. « Les écologistes anticipent cette crise depuis longtemps. Il vaudrait mieux dépendre du vent et du soleil que de Poutine », a-t-il ainsi déclaré. Yannick Jadot réitère sa proposition d’embargo sur les énergies fossiles russes. Pour compenser, il propose d’accélérer le déploiement des renouvelables (...)
Son concurrent dans le cœur des électeurs écolos, Jean-Luc Mélenchon, était également présent. Son parti a d’ailleurs profité de l’évènement pour publier son livret consacré à la planification écologique. « Tous les partis se disent écologistes. Mais les solutions que chacun apporte sont-elles les bonnes ? Moi, j’ai un bon programme, sérieux, chiffré, avec le concept de la planification écologique qui au début faisait un peu grise mine. Mais aujourd’hui tout le monde a compris », a déclaré Jean-Luc Mélenchon.