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Manuela Carmena et Ada Colau, maires indignées
Article mis en ligne le 14 juin 2015

Manuela Carmena Ada ColauManuela Carmena et Ada Colau seront élues maires de Madrid et de Barcelone samedi 13 juin. Deux femmes de deux générations pour un même engagement contre les inégalités – sociales et femmes/hommes. Portraits croisés.

Une génération des sépare, mais elles ont en commun d’avoir été portées par le mouvement des « Indignés », né en 2011 à Madrid, qui lutte contre l’austérité et la corruption en Espagne. Incarnations d’un changement politique profond, elles remettent en cause le bipartisme habituel et s’évertuent à trouver d’autres solutions face à la crise économique.

Manuela Carmena envers et contre tout (notamment le machisme)

Manuela Carmena, 71 ans, était moins certaine qu’Ada Colau, 41 ans, de pouvoir être maire, jusqu’au jeudi 10 juin. Ayant obtenu 20 sièges (contre 21 pour la sortante Esperanza Aguirre, du Parti populaire – droite) lors des élections municipales le 24 mai, Manuela Carmena devait espérer un accord avec les socialistes pour être élue. C’est chose faite, les 9 sièges gagnés par les socialistes lui permettent donc de diriger la capitale espagnole sous la bannière de Ahora Madrid (Madrid maintenant).

Ancienne militante communiste, la future maire de Madrid a échappé de peu à un attentat d’un commando d’extrême droite qui visait son cabinet d’avocat en 1977. Elle y perdait cinq de ses collègues. En 1981, elle est une des premières femmes nommée juge – ce qui n’avait rien d’évident dans une société post-franquiste réputée machiste. Selon l’AFP, un de ses supérieurs lui aurait lancé : « Je ne peux pas te féliciter : tu es une femme, tu es une ’rouge’ et je n’ai aucune envie que tu sois dans le corps judiciaire ». Une misogynie ambiante qui ne l’empêche pas, 12 ans plus tard, d’être la première femme élue doyenne des juges de Madrid.

Deux parcours de militantisme (...)

Trente ans séparent Manuela Carmena de Ada Colau, la future maire de Barcelone, mais le militantisme reste le même. Barcelona en Comu (Barcelone en commun) a remporté les élections d’un fil : Ada Cola devra donc composer avec un conseil municipal fragmenté, mais elle a obtenu le soutien d’une majorité.

Son engagement à est né de la lutte contre les expulsions immobilières. Co-fondatrice en 2008 de « Plataforma de Afectodas por la Hipoteca », elle s’insurge contre ce système capitaliste qui exclut les familles pauvres et les poussent à dormir dans la rue.

Cette « anti-système » se bat pour l’égalité, et dans cet objectif « la lutte féministe a une valeur très importante parce que son objectif consiste à ce que nous vivions dans une société plus juste. Le capitalisme est associé au patriarcat », déclarait-elle lors d’une conférence pour le site espagnol Feminicidio.net en 2013. (...)

Les deux futures maires veulent faire de la politique « autrement ». Donner la parole aux citoyens, être proche des réalités et des problèmes du quotidien. Les inégalités femmes / hommes font partie de cette réalité (...)

une étude plus détaillée du programme de Ahora Madrid permet de dégager une série de mesures en faveur de l’égalité femmes / hommes (celui de Barcelona en Comu porté par Ada Colau en rejoint les grandes lignes) :

-Aucune subvention pour les sexistes, misogynes ou à l’idéologie homophobe ;

-Partenariats et soutien (subventions) pour l’égalité entre les sexes ;

-Inclusion des clauses d’égalité dans les contrats, les conventions, etc. ;

-Critères de parité dans les instances consultatives, délibératives et décisionnelles de la ville ;

-Formation du Conseil municipal sur la question de l’égalité femmes / hommes