
La 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites avait lieu ce lundi 1er mai 2023. Même si la loi a été promulguée, elle n’en reste pas moins décriée par de nombreux Français. L’intersyndicale s’attendait à une journée « historique ». Avec 2,3 millions de manifestants selon la CGT et 782 000 selon les autorités, la mobilisation a été importante mais pas la plus haute recensée depuis le 19 janvier, date de début du mouvement de contestation. (...)
Mobilisation, heurts, suite du mouvement… On fait le point sur cette 13e journée de mobilisation. (...)
Cette 13e journée de mobilisation fait partie de celles qui ont le plus mobilisé depuis le début du mouvement le 19 janvier. Les 7, 23 et 28 mars ont été les plus suivies avec 3,5 millions de personnes selon l’intersyndicale, suivies du 31 janvier et du 11 février avec respectivement 2,8 et 2,5 millions de manifestants.
« Ce 1er-Mai est l’un des plus forts du mouvement social », a salué la secrétaire générale du syndicat CGT Sophie Binet tandis que son homologue de la CFDT Laurent Berger vantait « une très grosse mobilisation ».
À Paris, la CGT a annoncé 550 000 manifestants et 112 000 selon la préfecture de police (...)
Des heurts à Nantes, Lyon, Paris…
Si la matinée s’est déroulée sans accroc, l’après-midi a pris une autre tournure lors de cette 13e journée de mobilisation. Des tensions ont éclaté dans plusieurs villes de France.
À Nantes, plusieurs voitures ont été brûlées et des départs de feu ont été constatés aux abords du Conseil départemental. Selon les autorités, près de 1 000 black blocs étaient présents dans le cortège nantais.
À Rennes, la situation s’est aussi tendue en début d’après-midi, quelque temps après que le cortège se soit élancé en centre-ville. Les forces de l’ordre ont bloqué l’accès au centre ancien, mais des jets de gaz lacrymogène se sont concentrés sur la place de Bretagne et sur le mail François-Mitterrand.
Du côté de Lyon, de nombreux véhicules ont été brûlés et du matériel urbain dégradé. Six manifestants et quinze policiers ont été blessés lors du rassemblement, a indiqué la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes. La préfecture a fait état de 40 interpellations, dont 33 autour de la place Bellecour après le saccage notamment d’une supérette.
Paris a été la ville qui a cristallisé le plus de tensions. 550 000 manifestants ont défilé, au départ de la place de la république, dans la capitale selon la CGT, manifestation teintée de violences. Un policier de la compagnie d’intervention de la préfecture de police a été grièvement blessé après avoir reçu un cocktail Molotov. Il a été brûlé au visage et aux mains mais son pronostic vital n’est pas engagé. (...)
Dans l’après-midi, la place de la Nation a été le théâtre de scènes d’affrontements entre policiers et manifestants. Un incendie s’est même déclaré sur une borne de vélo et a été rapidement maîtrisé par les secours sur place. En fin de journée, la place n’était encore totalement évacuée par les forces de l’ordre.
Des tensions ont éclaté dans d’autres villes comme à Toulouse ou Strasbourg, mais de moindre importance.
Près de 300 interpellations, des policiers et des manifestants blessés (...)
Et après ?
Alors qu’Élisabeth Borne doit inviter l’intersyndicale à une nouvelle rencontre dans les prochains jours, les représentants des organisations doivent se réunir mardi 2 mai pour envisager la suite du mouvement. Cette manifestation du 1er-Mai était-elle la dernière contre la réforme des retraites ? Difficile à dire.
La prochaine échéance, en dehors d’une éventuelle rencontre entre la Première ministre et l’intersyndicale, est fixée mercredi 3 mai. C’est la date à laquelle le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur une seconde demande d’un Référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites. Autre date dans le viseur de l’intersyndicale : le 8 juin, jour où le groupe Liot va présenter un projet de loi pour abroger la réforme des retraites.