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Manifestation bouddhiste contre des violences au Bangladesh... et pour un erratum du Monde
Article mis en ligne le 19 octobre 2012

En stage à l’Unesco, je rentre tranquillement de ma pause déjeuner quand j’aperçois des dizaines de manifestants brandissant des pancartes, aux caractères de type indien, à l’entrée du bâtiment. Intriguée, je leur demande ce qui les amène ici, ils me répondent que des temples bouddhistes ont été incendiés au Bangladesh par des extrémistes musulmans le 30 septembre.

« On demande l’aide de l’Unesco car notre Président n’a rien fait pour retrouver les coupables […].

Personne n’en parle et regardez, Le Monde a même utilisé la photo d’un temple détruit en disant que c’est le résultat d’une tempête. »

(...) « On n’arrive pas à croire qu’un grand quotidien comme Le Monde, qui est lu partout dans le monde, ait pu faire cette erreur. C’est vraiment triste. » (...)

Trouvant vraiment étrange que Le Monde ait pu faire une telle erreur, je décide de mener l’enquête.

J’appelle donc le service photo du quotidien, mais « on ne répond pas à ces questions par téléphone », je dois envoyer un e-mail. Je leur écris dans la foulée. Pas de réponse.

Je décide alors d’appeler le « desk » photo de l’AFP, source initiale de la photographie utilisée par LeMonde.fr. Confirmation par téléphone : la photo a bien été prise à Ramu, une ville à 350 km de Dacca, après les violences intercommunautaires du 30 septembre 2012. Aucun lien avec les tempêtes tropicales évoquées par l’article. (...)

Mais lorsque je retourne sur LeMonde.fr, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que l’article avait été mis à jour le matin du 17 octobre – le lendemain de l’envoi de mon e-mail –, et que la photo avait tout simplement disparu ! (...)

LeMonde.fr a ajouté un erratum à son article, en début de soirée le 18 octobre :

« Erratum : une version antérieure de cet article comportait par erreur une illustration inadaptée, montrant des destructions provoquées dans un temple bouddhiste de Ramu non par une tempête, mais par des violences anti-bouddhistes. » (...)