
Deux enfants de deux et cinq ans « attachés à des chaises hautes, pour qu’ils ne bougent pas », dans un « état d’hygiène déplorable ». C’est ce que des policiers ont découvert le 30 août en pénétrant dans un logement de Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais), selon les informations données lundi 5 septembre par le parquet de Béthune. France Info, par la voix de la journaliste Violaine Jaussent tente de tirer au clair le vrai du faux les informations concernant cette affaire de maltraitance alors que les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias ont parlé de maison de l’horreur. Ils mettent implicitement en cause les services sociaux en s’appuyant sur les propos de l’ainé de la fratrie. Les internautes ont pris le relai.
« On a affaire à des manquements certains, des manques d’hygiène, des carences éducatives », a souligné le procureur de la République Thierry Dran. Il a toutefois tenu à nuancer : « On n’a pas d’enfants couverts d’excréments comme j’ai pu le lire partout ». Le qualificatif de « maison de l’horreur », vu dans la presse, est, pour lui, « tout à fait exagéré ». Or c’est le terme utilisé par l’ainé, Bryan, 21 ans, qui a donné l’alerte et a porté plainte contre ses parents. Celui-ci estime que « La justice ne répond pas une nouvelle fois, présent », lors de son témoignage, en larmes, sur BFMTV, il se dit « choqué » par les propos du procureur. Un témoignage publié sans recul ni analyse qui provoque une nouvelle fois de multiples critiques des institutions et des professionnels qui vont devoir s’expliquer.
Une secrétaire d’État qui met en cause les services de l’État et du Département d’un manque de coordination (...)
La maltraitance n’est pas l’apanage des pauvres. Si cela l’était, cela se saurait. La chasse aux coupables est lancée. Non pas la famille et ses proches, mais auprès des acteurs de terrain qui se voient accusés de ne pas avoir agi rapidement. Ce scénario n’est malheureusement pas vraiment nouveau. Selon le parquet de Béthune, les parents auteurs des sévices à répétition encourent jusqu’à trois ans de prison et 30.000 euros d’amende. Verra-t-on des professionnels passer du statut de témoin à celui d’accusé ? La secrétaire d’État pourrait aller faire un stage de découverte « des horreurs » auxquelles les professionnels de l’ASE sont souvent confrontés afin de mieux comprendre dans quelles conditions ils interviennent dans les familles.
On va opposer les magistrats aux services sociaux, aux associations de protection de l’enfance parce que le système a failli », estime Rodolphe Constantino, l’avocat de l’association Enfance et Partage, dont les propos restent mesurés et prudents sur BFMTV (...)