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Macronie : le front de la honte
/regards
Article mis en ligne le 19 juin 2022

Il fut un temps où la perspective d’une victoire d’un élu du Front national, quelle que soit l’élection, locale ou nationale, faisait trembler la droite et la gauche réunies. Il fut un temps où la présence dans les médias d’un représentant du parti des Le Pen révulsait les républicains de tous bords. Aujourd’hui, le Front national devenu Rassemblement national, banalisé, légitimé, parfois même encensé, est rentré dans le champ républicain en faisant sortir toute une partie de la gauche de ce champ. L’antiracisme et la défense de la laïcité des uns ne serait pas compatibles avec les valeurs républicaines des autres. Ainsi dans les circonscriptions où la coalition de la majorité présidentielle a été sèchement battue dimanche dernier laissant place à un second tour NUPES / RN, la macronie hésite. Quelles consignes, se demande-t-elle ? Après avoir longtemps tergiversé dimanche soir – preuve de plus de l’improvisation du camp présidentiel – ça sera au cas par cas. Macron s’est fait élire en 2017 et 2022 contre l’extrême droite grâce aux voix de la gauche. Aujourd’hui, il poursuit son entreprise de banalisation alors que l’extrême droite a progressé de dix points et plus de deux millions de voix sous son quinquennat.

Il fut un temps où la gauche et la droite se désistaient pour laisser des chances de victoire au candidat le mieux placé face à la menace d’extrême droite. Il fut même un temps où gauche et droite, malgré les désaccords profonds, vantaient les qualités républicaines des uns et des autres pour disqualifier les candidats de la haine et du ressentiment. Le Pen n’est plus l’ennemie de la République. Le “en même temps macronien“ a troqué Le Pen pour Mélenchon. Même quand il n’y a pas de menace de l’extrême droite, les candidats de la majorité présidentielle en appellent au Front républicain contre les candidats de la NUPES, comme le fait l’ancienne ministre des sports, Roxanna Maracineanu contre son opposante Rachel Kéké, syndicaliste connue pour la grève des femmes de chambres de l’hôtel Ibis qui a duré 22 mois et qui avait abouti à un accord historique en leur faveur. Son tort : appartenir à l’extrême gauche, selon l’ancienne ministre. La macronie a décidément perdu sa boussole. (...)