
L’association Repairs ! 44 anime un réseau de « pair-aidance » et prône l’entraide collective. Animé par d’anciens enfants placés, ce réseau est à la fois un lieu d’écoute, de médiation, de développement des connaissances en matière d’insertion socioprofessionnelle.
"J’ai été placée de 16 à 19 ans dans trois foyers différents. J’aurais aimé trouver cet espace de paroles, être avec des gens qui vivent la même chose". Alissa Denissova a 26 ans, le regard vif et la parole franche. Aujourd’hui, la jeune femme est l’une des cofondatrices du réseau Repairs ! 44 et sa coordinatrice
Pendant ces années placées, "on ressent un sentiment de solitude très vif. Nous sommes aussi un peu stigmatisés. Avec cette association de pair-aidance, il n’y a pas besoin d’expliquer longtemps notre parcours pour être compris »."
Pour et par les sortants du dispositif d’aide sociale à l’enfance
À ses côtés, Jean-Michel Beau. À 60 ans, il est le président de Repairs ! 44. "Cette toute jeune association est née en mai 2020, à l’initiative du Département. Il existe d’autres structures en France", grâce à l’impulsion de Leo Mathey, fondateur de Repairs ! 75. "Ce réseau est pensé pour et par les sortants du dispositif d’aide sociale à l’enfance". L’objectif : ne jamais se retrouver seul. Jean-Michel Beau confie avoir eu, lui aussi, un parcours compliqué : "Je me suis retrouvé à 17 ans, à la rue, sans famille".
Cette année, 870 jeunes de l’aide sociale à l’enfance auront 18 ans. (...)
"18 ans c’est très jeune", souligne Alissa Denissova. "Comment créer un compte ? Trouver un emploi ? Un logement ? C’est difficile de tout gérer tout seul. Nous devons leur prendre la main et les aider. Malheureusement, avec la crise sanitaire, la situation est complexe pour trouver des solutions durables".
En mars dernier, le Département a décidé d’amplifier l’accompagnement des majeurs issus de la protection de l’enfance. "Nous allons, notamment, étendre de 21 à 25 ans le contrat jeune majeur (qui permet de prolonger le soutien de l’aide sociale à l’enfance, NDRL), faciliter l’accès à l’hébergement, donner le droit à l’expérimentation avec des retours possibles au sein des dispositifs de l’ASE…", recense Philippe Grosvalet. (...)