La ’Une’ de Valeurs actuelles du 22 au 28 août, qui présente une caravane
barrée, accompagnée de l’inscription "Roms l’overdose", constitue un
véritable appel au rejet, à la discrimination et à la haine.
Sous le terme de ’Roms’, le dossier amalgame les Gens du Voyage, français
depuis plusieurs siècles, et des Roms migrants venus de Roumanie ou de
Bulgarie, désignés sous les noms Romanichels, Gitans, Manouches, ’fils du
vent’... tous assimilés à des délinquants et qualifiés, entre autres, de
’plaie de l’été’, ’fléau des Français’ ou ’boulet tsigane’.
Ces allégations diffamatoires sont racistes et leurs auteurs manient le
mensonge et la fausse information.
Il est faux de prétendre que la liberté de circulation entre la Roumanie et
la France est pour 2014, avec l’entrée de la Roumanie dans le système
Schengen, car elle existe de fait depuis le 1er janvier 2007, date
d’adhésion à l’UE de la Roumanie et de la Bulgarie !
Le Dossier est, en fait, construit à partir d’un sondage dont les résultats
sont détournés en ignorant volontairement le contexte de chacune des
questions posées, pour mieux justifier l’interprétation ad hoc qu’en
revendique la Revue.
Oui, le sort de 20 000 personnes privées d’accès aux droits les plus
élémentaires - aux soins, à l’eau, à l’éducation, au travail – est,
effectivement, un sujet important et préoccupant !
A partir d’un problème social, Valeurs Actuelles dérive vers la
stigmatisation d’un groupe ‘ethnique’ présent sur tout le continent européen
depuis quelque six siècles, vers la légitimation d’agressions - commises à
Marseille ou ailleurs - ou, d’ attitudes provocatrices comme celles de
Jean-Marie Le Pen, Gilles Bourdouleix et Christian Estrosi. Ce dernier,
interviewé dans ce dossier, y inscrit la scolarisation des enfants parmi les
"contraintes absolument folles, inadmissibles et insupportables" alors qu’il
s’agit d’une obligation légale fondamentale de l’Etat de Droit républicain ,
qui plus est, seule à même de faire reculer les séquelles de la grande
misère sociale.
La stigmatisation d’une catégorie de la population mène à la banalisation
des idées racistes que développe aujourd’hui Valeurs actuelles, contre
lequel le MRAP étudie la possibilité de poursuites judiciaires pour
diffamation, injures à caractère raciste et incitation à la discrimination,
la haine et la violence racistes.