
Les sans-papiers de la Porte des Lilas à Paris sont levé le camp hier matin après un an d’occupation. La préfecture faisait de la disparition de ce campement, le plus ancien, un préalable au traitement des dossiers.
Le 12 octobre 2009, vingt-cinq ouvriers du tramway installaient un piquet de grève en lieu et place des rails du futur T3. Avec le temps, ils s’étaient fait une place dans le quartier, bénéficiant de la solidarité des riverains. « Cette grève a marqué notre arrondissement, témoigne Danielle Simonnet, élue PG du 20e, ils ont touché les consciences, c’est déjà un acquis énorme. »
Alors que le 18 juin dernier, un accord entre l’intersyndicale et le ministère de l’Immigration se soldait par la levée de tous les piquets de grève de travailleurs sans papiers, ceux de la Porte des Lilas restaient. « Ils ont décidé de continuer tant qu’ils n’auraient pas des preuves de leur régularisation » (...)
Sur les vingt-cinq dossiers déposés fin juillet, seuls trois ont obtenu un récépissé avec autorisation de travailler. « On s’en va sans rien dans les poches, résume Cissoko Balla, délégué des grévistes. Mais même si on rentre à la maison, la lutte continue. »