
En France, les travailleurs clandestins sont soumis à la taxation liée à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements obligatoires. Mais aux yeux de l’administration, ils demeurent « invisibles ».
Début octobre 2011. Sur le boulevard Barbès, une longue procession d’hommes et de femmes pertube la circulation dans ce quartier populaire de Paris. Les manifestants, escortés par quelques voitures de police, réclament à travers quelques banderoles et pancartes, la régularisation de leur situation administrative et la fin des abus dont ils se disent victimes. Alentour, presque personne ne semble faire attention à cette énième « manif’de sans-papiers ». Et pourtant, s’ils sont silencieux pendant toute la durée de leur marche, le cri du cœur qu’ils lancent n’est pas moins retentissant : ils sont sans-papiers, ils travaillent et… paient des impôts.
Un phénomène pour le moins burlesque et dont on parle assez peu. Les personnes dites en « situation irrégulière », c’est un secret de polichinelle, occupent en France, divers emplois dans les secteurs du bâtiment, restauration, gardiennage, aide à la personne, entre autres. Et donc, à ce titre, sont soumis comme n’importe quel travailleur à des prélèvement obligatoires. Seulement, contrairement aux autres travailleurs, les cotisations sociales versées par les « travailleurs sans-papiers » le sont à pure perte pour ces derniers. (...)
Droits devant et les autres associations de défense des personnes en situation irrégulière dénoncent aussi l’hypocrisie des pouvoirs publics, qui « prétendent lutter contre le travail au noir au nom d’une politique de fermeté en matière d’immigration ». Or, ajoutent-elles, il est de grande notoriété que de nombreuses entreprises emploient des sans-papiers. Cette hypocrisie « officielle » est matérialisée par le fait que les services de l’administration fiscale envoient chaque année un avis de déclaration des revenus à ces personnes qui sont pourtant sensées être absentes du territoire, parce qu’ayant justement reçu l’obligation de quitter le territoire français, la fameuse OQTF.
La question que l’on peut bien évidemment se poser, est celle de savoir comment il est possible qu’une personne en situation irrégulière puisse travailler « légalement » et donc payer les impôts
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