
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vient de publier la première évaluation exhaustive de l’état de santé des poissons des mers européennes[1] et conclut que deux des trois espèces ciblées en eaux profondes, principalement par la flotte de pêche d’Intermarché, sont menacées d’extinction !
(...) Le grenadier de roche et la lingue bleue rejoignent ainsi officiellement le panthéon des espèces les plus menacées de la planète, au même titre que le panda géant ou le léopard des neiges. Certains poissons capturés en eaux profondes par les filets non sélectifs des chalutiers, comme les requins profonds, sont également menacés d’extinction, notamment le requin chagrin Centrophorus granulosus considéré en danger critique d’extinction.
L’évaluation de l’UICN porte un coup de grâce aux pêcheries profondes, déjà condamnées par les chercheurs comme étant les pêches les plus destructrices de l’Histoire en raison de leur impact sur les organismes millénaires des grandes profondeurs. « Les enseignes de la grande distribution comme Leclerc, Auchan, Système U et Intermarché n’ont plus d’autre choix éthique que de cesser immédiatement et définitivement toute commercialisation de poissons profonds, à moins qu’elles soient à l’aise avec l’idée de vendre à leurs clients des espèces aussi menacées que le panda géant » commente Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM. (...)
A la lumière de ces nouveaux éléments, BLOOM encourage la ministre de l’écologie Ségolène Royal à revoir d’urgence la position du gouvernement français sur le règlement « pêche profonde », actuellement débattu au sein du Conseil de l’Union européenne, et à soutenir sans équivoque l’interdiction d’une méthode de pêche -le chalutage profond- qui, en moins de trois décennies, a détruit un patrimoine naturel millénaire et mené les principales espèces capturées à l’extinction. (...)