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Les paysans se sont imposé à un colloque sur les OGM à l’Institut de France
Article mis en ligne le 20 novembre 2013

Peut-on parler d’organismes génétiquement modifiés sans entendre les paysans ? C’est la question posée par la Confédération paysanne, qui s’est imposée mardi 19 novembre dans un colloque discrètement organisé par l’Institut de France.

Mardi matin 19 novembre, un colloque sur les plantes génétiquement modifiées se tenait à l’Institut de France, sous l’égide de l’Académie des Sciences, de l’Académie d’Agriculture de France et de l’Académie des technologies. (...)

Il s’agissait notamment de promouvoir l’amélioration des plantes par le « génie génétique, qui permet de favoriser des variétés adaptés au changement climatique et de répondre ainsi aux besoins de l’agriculture durable », selon André Gallais, professeur honoraire d’AgroParisTech. (...)

Dehors, l’ambiance est beaucoup moins calme. Une vingtaine de membres de la Confédération Paysanne sont bloqués par un cordon policier leur interdisant l’entrée. Les forces de sécurité sont deux fois plus nombreuses que les représentants syndicaux. (...)

Derrière une banderole affichant le message « Les plantes mutées sont des OGM », la revendication de la Confédération Paysanne est simple : participer aux échanges sur la question pour faire entendre un point de vue opposé aux OGM. L’entrée leur est d’abord refusée : « Le colloque est un débat scientifique alors que les manifestants portent un message citoyen, ils font du social, cela n’a pas sa place ici », justifie l’attachée de presse de l’Institut de France. (...)

Deux membres de la délégation sont finalement autorisés à rejoindre la grande salle des séances. Dans une brève allocution, Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, regrette de devoir « faire le coup de poing pour pouvoir s’exprimer ». Sur les deux minutes qui lui sont allouées, il concentre son discours sur l’absence de transparence des pouvoirs publics alors qu’il existe un refus populaire des OGM : « Les citoyens rejettent massivement ces biotechnologies et les pollutions qu’elles induisent ». (...)

Guy Kastler est le responsable sur les semences à la Confédération Paysanne. Il explique que les plantes mutées sont des OGM au sens de la définition qu’en donne la Commission européenne dans la directive 2001/18. Alors que la transgénèse reste interdite par la réglementation, la mutagénèse permet selon lui de contourner la loi pour produire des « OGM clandestins ». Il dénonce l’opacité des informations quant à l’utilisation de cette technique (...)

Quelques minutes après cet incident, un ancien ingénieur agronome devenu expert en biologie cellulaire, et membre de l’Académie d’agriculture, Jean-Claude Mounolou décrypte pour Reporterre les conceptions qui s’entrechoquent sur la question de la modification génétique du vivant. (...)