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Reporterre
Les opposants au barrage du Testet résistent aux forces de l’ordre
Article mis en ligne le 27 août 2014

Remaniement ou pas, les grands projets inutiles continuent. Les gendarmes interviennent depuis lundi au Testet, dans le Tarn, pour évacuer les zadistes qui s’opposent à la réalisation d’un barrage destructeur de la biodiversité.

Si les écologistes ont connu une rentrée politique mouvementée, marquée par leur refus final de participer au deuxième gouvernement de Manuel Valls, celle qui les attend sur le terrain risque d’être tout autant agitée. Depuis deux jours, la zone humide du Testet (Tarn), menacée par un projet de barrage du Sivens, est le lieu d’affrontement entre les opposants au projet et les forces de l’ordre, arrivés en nombre – plus d’une cinquantaine – lundi 25 août.

La situation n’est pas sans rappeler, à petite échelle, l’opération « César » de novembre 2012, à Notre-Dame-des Landes. D’un côté, une soixante de militants-activistes qui souhaitent empêcher la réalisation d’un nouveau projet inutile et imposé, qui verrait la destruction de plusieurs espèces protégées. Après avoir été une première fois évacués de la zone le 16 mai dernier, ils réoccupent depuis le 15 août ces terrains devenus « ZAD » depuis près d’un an.

De l’autre, les gardes mobiles venus encadrer les travaux préliminaires à la mise en chantier du site : derniers prélèvements d’espèces par les naturalistes, terrassement en vue de la création d’une zone de stockage pour les engins et le bois, etc.

L’enjeu : démarrer à partir du 1er septembre le chantier de déboisement. (...)

sur le camp de la Bouillonnante, le QG de la lutte comme le racontait notre envoyé spécial l’hiver dernier, les conditions d’occupation sont sommaires : « Nous n’avons qu’une caravane avec un espace de cuisine collective et quelques tentes ; le risque d’être délogés dès demain n’est pas à exclure. Si on était une centaine de plus, ce serait beaucoup plus compliqué pour eux », explique Fred.

Les promoteurs du projet profitent peut-être de l’agitation politique nationale liée au remaniement du gouvernement pour avancer discrètement. Pour José Bové, un des principaux soutiens politiques à la résistance au projet de barrage, « les autorités jouent sur le rapport de force en sortant les grands moyens, dit-il à Reporterre. Ils sont dans une logique lourde, une logique ‘bulldozer’. Quelque soient les ministres en place, c’est la même logique productiviste qui continue ».

Pour alerter l’attention publique, plusieurs opposants entament à partir de ce mercredi une grève de la faim. Avec comme principale revendication, celle d’un moratoire pour ouvrir un débat public qui n’a jamais eu lieu. (...)