Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
My Europ
Les femmes ne veulent plus être des clichés
Article mis en ligne le 6 septembre 2011
dernière modification le 3 septembre 2011

Une styliste bruxelloise, Rocio Pasalodos et son association Divers’Gentes, veut redonner aux femmes le pouvoir sur leur image. Elle part en guerre contre l’industrie de la mode qui impose "standards prédateurs" véhiculés par des photos "photoshopées" de mannequins anorexiques.

(...) Quelle histoire nous racontent les créateurs de mode ? Une histoire de violence et de mort si on en croit la styliste bruxelloise Rocio Pasalodos. Et elle ne nous parle même pas des traces d’éthoxylates de nonylphénol ou de nonylphénol que contiennent la plupart des vêtements de grandes marques selon le récent rapport Dirty Laundry de l’association écologiste Greenpeace.

Non, elle parle de la conception de la femme que véhiculent ces marques et ses créateurs. Elle parle des normes inatteignables qu’une poignée de décideurs imposent à une majorité de consommateurs. Elle parle des nouveaux outils de retouche d’images, tels Photoshop, qui sculptent sur le papier glacé des magazines glamours des corps idéalisés, virtualisés que ne rejoint aucune réalité physique. (...)

La styliste part en guerre contre ces "standards prédateurs". Pour mener son combat, elle a créé une association, Divers’Gentes, qui a pour ambition de promouvoir "la mise en valeur de la diversité de la femme dans le monde" et de “remettre en question la relation entre le corps et le vêtement, nouveau corset sociétal”.

Pour cela, elle veut rassembler des acteurs du monde du textile, de la santé et de la nutrition, artistes, artisans, pédagogues, techniciens… , afin de repositionner le lien entre le corps, l’esprit et le textile, et les impacts de ce lien dans le domaine de la santé, de l’économie et l’égalité des chances.

Des professionnels de la santé, des psychologues, des sociologues, des femmes politiques ou des personnalités artistiques tirent, eux aussi, la sonnette d’alarme : ces normes et ces images retouchées, sans lien avec la réalité du corps d’une femme adulte, poussent non seulement nombre de jeunes filles vers l’anorexie et les troubles du comportement, mais mettent en péril la construction de la personnalité des enfants. Ceci alors même que le fameux "poids idéal" rabâché à longueur de magazines et de spots publicitaires, ne concerne pourtant qu’une portion infime de la population. (...)

les vêtements sont conçus pour des personnes jeunes, des préadolescentes qui ne sont pas encore réglées et n’ont pas encore acquis les formes qu’elles auront en tant que femmes. Résultat : une adolescente qui porte un 38 et n’entrant pas dans un XS, peut souffrir d’une perturbation de son image physique, avec non seulement des conséquences médicales, mais aussi financières dues à la difficulté de s’intégrer dans la vie active. (...)

C’est une violence faite à la femme. C’est une violence faite à l’enfant” affirme Rocio Pasalodos. D’où la nécessité d’instaurer une réelle diversité de la femme dans les campagnes d’affichage et dans les magazines.

La difficulté ou l’impossibilité de s’identifier à son propre corps produisent souffrances, comportements alimentaires inadéquats, troubles psychiques importants et contribuent à développer des problématiques de santé graves, voire mortelles (anorexie, boulimie, dépression…). (...)

Cette philosophie l’association Divers’Gentes la met en oeuvre dans un projet “Pour elles... par elles”. Il fait appel à des femmes de 16 à 77 ans de toutes tailles et origines.

Elles participent à des défilés, des événements et des spectacles médiatisés dans lesquels elles se placent, volontairement, dans un contexte de prise de risque. Ce qui les amène à retrouver une nécessaire confiance en elles.

Ces événements déclinés en campagnes publicitaires, en conférences, en recherches artistiques, en défilés de mode et en spectacles, transforment ces femmes en actrice de leur relation au corps et au vêtement. La femme se retrouve ainsi dans la position de sujet conscient de son corps et non plus d’objet exposé à la convoitise. (...)

Sans doute verrons-nous encore un temps des mannequins filiformes aux visages et aux contours retouchés, ressemblant de plus en plus aux androïdes des productions américaines de science-fiction.

Mais le mouvement est lancé  : de plus en plus de femmes, de professionnels de la santé, d’artistes et de politiques ont pour ambition de replacer la femme au centre de la création. De lui redonner un rôle d’actrice et de sujet. Les marques feraient bien d’en tenir compte...

(...) Wikio