Chaque année les femmes en résistance de la Société Civile Las Abejas se rassemblent, depuis 1992 revendiquant leur droit et la construction de leur autonomie.
Des centaines de femmes s’étaient donc rassemblées pour un pèlerinage face à la Municipalité Autonome Zapatiste de Polho, jusqu’à la communauté, siège de l’organisation, Abejas.
Dans leur chemin les femmes se sont arrêtées devant le Camp Militaire de Majomut pour commencer à l’occuper avec des cris et slogans comme ’Chiapas Chiapas n’est pas un camp, dehors l’armée !"
Les femmes ont donc envahi le camp militaire durant près d’une heure, en criant et lisant leur communiqué antimilitariste. Les soldats s’armèrent et s’équipèrent, entrant dans leur camion, armes en main. Mais tant de femmes pacifistes et déterminées criant contre eux, la présence de journalistes et d’internationaux les ont laissé sur le carreau sans pouvoir agir.
Les femmes ont terminé l’occupation par une prière.
Ensuite, elles ont continué la marche jusqu’à la communauté d’Acteal, où se sont rassemblés les membres de l’organisation Abejas, et les médias libres pour témoigner de la volonté des femmes d’être plus respectées, plus impliquées dans le processus politique. Les femmes ont également dénoncé la présence des bars dans la municipalité.
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COMMUNIQUE DES FEMMES ABEJAS,
8 MARS 2012
(...) Le 8 mars nous célébrons la journée des femmes, en souvenir des femmes qui furent calcinées pour défendre ce qui était leur, leur travail. Jusqu’à aujourd’hui nous ne les oublions pas, car nous ne sommes pas respectées, nous vivons dans beaucoup de violence, on ne reconnait toujours pas nos droits d’être libre, de prendre nos décisions, de vivre tranquille.
Comme ces femmes assassinées pour lutter, comme femmes de la Société Civiles Las Abejas nous nous rappelons de nos martyres, femmes enceintes, jeunes et filles qui, au troisième jour de leur jeun et prière, ont été massacrées. Nous ne nous fatiguons pas d’exiger la justice, car le gouvernement ne nous écoute pas et ne tient pas sa parole, il libère les paramilitaires qui ont assassiné nos sœurs, nous continuons à exiger la justice.
Aux gouvernements nous leur demandons le respect pour les femmes, nous voulons être écoutée car chaque fois, toujours plus, ils tuent nos familles et nos communautés. Des milliers de familles cherchent leurs disparus et d’autres milliers enterrent leurs morts. (...)