
Des artistes de tous horizons s’en prennent à la suprématie masculine dans le monde du spectacle vivant, à commencer par l’accès aux postes à responsabilité. Elles pressent le ministère d’agir aussi dans ce domaine.
Faudra-t-il passer par des quotas pour féminiser les instances de décision du monde de la culture, comme pour celui de l’entreprise ? La question s’est posée, mercredi 6 juin au Sénat. La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) y réunissait des intervenantes du monde du spectacle pour se pencher sur cette autre question, surfant sur l’air du temps : « Culture et parité : le changement, c’est maintenant ? ». Et force est de constater que la réponse, pour l’heure, est non. Ou plutôt : ces dernières années, la situation semble même avoir empiré. (...)
En 2011, 81,5% des postes dirigeants de l’administration culturelle étaient occupés par des hommes ; 85% des centres dramatiques nationaux dirigés par des hommes ; 85% également des textes joués écrits par des hommes. Alors qu’un tiers des auteurs de la SACD sont des femmes. Ces chiffres se répercutent sur l’emploi à tous les niveaux. Il n’y a qu’un tiers de comédiennes dans les théâtres publics, et seules 13% des techniciennes sont des femmes. (...)
Les intervenantes sont unanimes pour appeler le ministère de la Culture à « arrêter de faire l’autruche ». Et à agir pour promouvoir la parité dans les instances publiques du spectacle vivant. La SACD interpelle également sur ce point la Ministre des Droits des Femmes, dont c’est le rôle de promouvoir la parité à tous les niveaux de l’action publique.
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