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France TV Info
Les enfants rapatriés de Syrie ne sont pas "des bombes à retardement, ils ont plutôt soif de reprendre une vie normale", assure le psychiatre Serge Hefez
#enfants de djihadistes
Article mis en ligne le 25 janvier 2023
dernière modification le 24 janvier 2023

Serge Hefez, responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, réagit sur franceinfo au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants français de Syrie, détenus dans des camps de prisonniers jihadistes dans le Nord-Est syrien.

"Il n’y a aucune raison qu’ils soient des bombes à retardement, ils ont plutôt une soif de reprendre une vie normale", a indiqué mardi 24 janvier sur franceinfo Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris. Les autorités françaises ont procédé mardi 24 janvier matin au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants français de Syrie, détenus dans des camps de prisonniers jihadistes dans le Nord-Est syrien. Au total la France a rapatrié 77 mineurs français.

"C’est formidable que ces enfants rentrent", a réagi le psychiatre. Mais "ils sont séparés très brutalement de leur mère" à leur arrivée en France et "tous ceux qui sont entrés ces derniers mois n’ont toujours pas été remis en relation avec leur mère. On continue la maltraitance", a déploré Serge Hefez.

franceinfo : Vous semble-t-il essentiel de rapatrier tous les enfants français qui se trouvent encore en Syrie ?

Serge Hefez : Oui, bien sûr. Évidemment, ce sont des enfants innocents et des enfants qui n’ont pas demandé à naître ou à partir en Syrie. Pour ceux pour qui les mères ne veulent pas rentrer, il s’agit d’une maltraitance d’enfants. Elles les exposent à des dangers, non seulement au danger de radicalisation, mais au danger d’une guerre possible. Il faut absolument rapatrier ces enfants. Après tout, les enfants qui ont des parents maltraitants en France, dans nos contrées, on les sépare de leurs parents. (...)

Je dois dire qu’ils sont dans l’ensemble bien pris en charge par notre système social et psychiatrique. Ils ont des interlocuteurs, ils sont soignés, ils sont écoutés. Il y a des psychologues qui vont être à leur écoute et qui vont leur permettre de se reconstruire et de retisser leur histoire. C’est la partie positive de ce retour. La partie plus négative, c’est qu’ils ont des grands-parents qui les attendent ici depuis des années, qu’ils ont fait des pieds et des mains pour que ces enfants soient réintégrés dans leur famille. Mais ça traîne beaucoup trop. Encore une fois, les enfants qui sont rentrés il y a six mois maintenant n’ont toujours pas eu de contact avec leur famille d’origine. (...)