Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Rue 89
Les emplois imaginaires de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes
Article mis en ligne le 11 juin 2013

Non, la compagnie Régional ne compte pas créer 200 emplois pour l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ; une « erreur » s’est glissée dans le rapport remis au Premier ministre.

Dans un courrier, que Rue89 s’est procuré, la compagnie demande que soit rétablie la vérité des chiffres. En vain.

Parmi les arguments destinés à rendre désirable ce nouvel aéroport, la croissance économique espérée par le développement du trafic aérien et les emplois qui vont avec sont en première ligne. Les rapporteurs ont écouté les prévisions avancées par Vinci, titulaire de la concession, sans même s’en rendre compte.

Ainsi, page 52 du rapport, les trois auteurs écrivent :

« La croissance prévue du trafic lors de la mise en service de Notre-Dame-des-Landes pourrait entraîner la création de 200 à 300 emplois supplémentaires. »

De plus,

« L’installation d’une base de la compagnie Régional (filiale du groupe Air France) apporterait environ 200 emplois basés. »

Il y aurait donc « un gain total de 400 à 500 salariés à l’ouverture. »

Quand elle a pris connaissance de ce passage, le directrice générale de la compagnie Régionale, Martine Selezneff, est tombée des nues. Elle a pris sa plume et demandé au sous-préfet de Loire-Atlantique de supprimer ces informations erronées.

Le courrier, que Rue89 publie, est ferme et sans ambiguïté. Par téléphone, la responsable de la communication de la compagnie estime que la création du nouvel aéroport signifierait simplement « le transfert d’activité d’un point A (Nantes-Atlantique) à un point B (Notre-Dame-des-Landes) ».

Et de préciser :

« Cette phrase a suscité de l’émoi chez nos collaborateurs, d’autant que nous sommes en plein plan de départs volontaires avec Transform 2015. Il n’est pas question de développer l’emploi et nous n’avons aucune idée d’où sortent ces chiffres. Nous espérons vivement que cette erreur sera corrigée. » (...)

La commission du dialogue n’a pas donné suite à la demande de correction. Elle estime que « maintenant que le rapport est remis, il n’est pas possible de le reprendre ». L’erreur restera donc en ligne, en l’état, au risque de jeter le discrédit sur l’ensemble du rapport. (...)