
À Lyon, on avait presque pris l’habitude que les écoles du 7e arrondissement se mobilisent pour soutenir des familles à la rue. Après la fin du plan froid, le phénomène a pris une autre ampleur : ce sont 20 écoles qui ont recensé 47 familles (soit 110 enfants pour la grande majorité scolarisés) qui se retrouvent actuellement privés d’hébergement ou en passe de l’être. Ce jeudi, des parents d’élèves ou des enseignants de ces écoles faisaient « goûter solidaire » au square de l’école élémentaire Gilbert Dru, à la Guillotière. Parmi ces familles SDF, les Carpaciu, que nous avons rencontrés.
Roxana Carpaciu a 23 ans. Elle fait partie de la minorité Roms de Roumanie. Un visage déjà marqué par les épreuves. Comme chaque matin, à 8h30 pétantes, elle vient déposer ses trois mômes, Philip (10 ans), Tabita (7 ans) et la petite dernière Sarah (4 ans) tous scolarisés à l’école Berthelot. Assise sur un banc face à l’entrée, elle les suit du regard. Une bouffée d’oxygène, l’école. Quelques bonjours de courtoisies fusent. L’histoire de Roxana a pris un nouveau tournant le 7 avril dernier. Depuis la fin du plan froid, toute la famille s’est retrouvée sans abri. L’école, elle, entame une nouvelle mobilisation. (...)
Avec à peine 120 euros par mois et sans allocations familiales, il est impossible pour la famille de trouver un logement. Cela dure depuis sept ans maintenant. Depuis leur arrivée en France, les Carpaciu ont enchaîné les squats, hôtels et autres foyers d’accueils. (...)