
(...) Ils sont quelques dizaines en France à exercer ce métier de love coach, majoritairement dans la capitale. Sur internet, les pseudos défilent : « Mike, le dragueur de Paris », « Loup, expert en séduction », « Logan séduction », « Léo le philogyne » (« Léo qui aime les femmes », donc). Tous proposent du coaching à des hommes plus ou moins âgés, « isolés socialement et amoureusement », selon Émilie Delétré, coach en séduction et en développement personnel. Drague de rue, conseils sexo, perfectionnement de sa plume virtuelle sur les applis de rencontre : il y en a pour tous les goûts.
La rue comme terrain de chasse
« En général, les coachs sont très masculinistes. C’est toujours : l’homme est le chasseur, la femme est sa proie. Tout ce qui va pouvoir faire céder la proie est enseigné », commente Catherine Grangeard, psychanalyste. Pour compléter le tableau de chasse, rien de mieux qu’une street session pendant laquelle les participants se transforment en arpenteurs de bitume. La ville devient alors le terrain de jeu de ces flâneurs et le trottoir le lieu de tous les possibles, un espace érotisé par les talons des passantes qui claquent sur les pavés.
Mais la drague de rue pourrait-elle s’apparenter à du harcèlement, alors que ce dernier est puni par la loi depuis 2018 ? « Mes clients n’ont jamais abordé une nana en la traitant de sale pute. Ça, ça relève de l’agression », se défend Remy. (...)
« Au début, je demandais seulement des directions, des adresses aux passantes. Puis, je devais les approcher avec des petites phrases comme “J’aime bien ton style” et obtenir des numéros. » Une technique concluante ? Pas vraiment. « J’ai obtenu une dizaine de numéros, mais beaucoup étaient faux ou mes messages restaient sans réponse. Cela m’a toutefois appris à prendre confiance en moi, et aujourd’hui je suis épanoui dans ma relation de couple. »
« Les femmes préfèrent les connards.
Le connard excite le radar à mâle alpha de la femme. Elles aiment
les hommes dominants. » Louis, coach à Paris
(...)