
Le monde de l’humanitaire a vu l’apparition de tout un secteur favorisant l’apprentissage et, dans l’ensemble, les acteurs de l’aide collaborent de plus en plus et sont toujours plus enclins à tirer des leçons des situations d’urgence. Les difficultés persistent cependant. Le secteur se privatise et se montre de plus en plus réticent à prendre des risques et il existe de moins en moins de connexions entre l’apprentissage individuel et institutionnel et formel et informel.
Les organisations humanitaires et les bailleurs de fonds ont rehaussé leurs exigences en matière de rapports officiels et leurs tentatives d’apprentissage se transforment souvent en de lourdes bases de données. Cet apprentissage formel peut cependant occulter la richesse des enseignements informels qui sont toujours source d’importantes innovations humanitaires, a dit Luz Gómez, responsable de la planification humanitaire, du suivi, de l’évaluation, de la redevabilité et de l’apprentissage de l’organisation non gouvernementale (ONG) Intermon. « Une grande partie du véritable apprentissage n’apparaît pas dans les rapports annuels ou les documents officiels. Il s’échange au cours de discussions de parking avant et après les réunions de coordination des groupes sectoriels – ou en soirée autour d’un thé ou d’une bière. »
La question est de savoir comment partager les enseignements tirés de ces conversations sans trahir la franchise et la confiance des personnes concernées, comment transmettre ces messages de parking en parking, a dit Saul Guerrero, responsable de l’apprentissage et de l’évaluation du Start Network, un réseau composé de 19 ONG qui tente de révolutionner les interventions et le financement collectifs des organisations.
Si les individus, comme les équipes, apprennent d’une urgence à l’autre, il est plus difficile de tirer des leçons de ces expériences au niveau institutionnel dans son ensemble, a dit Mme Gómez. « Le plus difficile est [de transmettre les enseignements] du niveau des équipes au niveau institutionnel ».
Pour être bien assimilé par l’ensemble des ONG, l’apprentissage doit attirer l’attention des acteurs du secteur et être efficace (...)