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les Echos
Les associations s’inquiètent du sort des SDF à la fin de l’état d’urgence sanitaire
Article mis en ligne le 3 juillet 2020

La mobilisation en faveur des sans domicile fixe (SDF) a été sans précédent au plus fort de l’épidémie de Covid-19. Le gouvernement a ouvert 21.000 places d’hébergement d’urgence, en plus des 157.000 disponibles en France, notamment via la mobilisation de chambres d’hôtels désertés par les touristes. Il a aussi laissé ouvertes les 14.000 places habituellement disponibles uniquement l’hiver. Et a prolongé par deux fois la trêve hivernale , afin d’éviter les expulsions locatives.

Mais demain ? Alors que le 10 juillet marquera la fin de l’état d’urgence sanitaire, des inquiétudes se font jour. « Il faut s’appuyer sur les avancées observées pendant cette crise pour réduire significativement le nombre de SDF sur la durée », estime Florent Guéguen, porte-parole d’un collectif d’associations d’aides aux personnes démunies. « Il faut transformer l’essai », insiste aussi Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Le ministère du Logement se veut rassurant. Dans un communiqué publié ce jeudi, il a indiqué que cette « nouvelle étape ne doit pas signifier un relâchement de la vigilance et le gouvernement réaffirme l’objectif de prévenir toute remise à la rue sans solution ». D’autant que le virus court toujours.
« Objectifs chiffrés »

Les associations ont pris acte de « cette volonté politique forte », mais elles attendent de voir comment elle va se traduire sur le terrain. (...)

Les associations réclament au passage une « humanisation » des centres d’hébergement. La crise du Covid-19 a souligné l’inadaptation des grands dortoirs accueillant plusieurs centaines de personnes - comme La Boulangerie à Paris ou la Madrague à Marseille -, « à l’accueil digne » et à la distanciation nécessaire en cas de risque sanitaire, souligne Florent Guéguen.

Il faudra ensuite s’assurer qu’aucune expulsion locative ne se fasse tant qu’une solution de remplacement n’a pas été trouvée (...)

Pour Christophe Robert, « il faut aussi donner un coup d’accélérateur à la politique du Logement d’abord ». Ce plan, lancé par le gouvernement fin 2017, vise à favoriser l’accès des SDF à un logement stable plutôt que de les laisser multiplier les passages en hébergement d’urgence. Cela implique de favoriser l’accès des plus modestes à un HLM - notamment en augmentant les APL, d’intensifier l’effort de construction de logements très sociaux, ou de donner plus de moyens au logement accompagné pour des places en pensions de familles ou en foyers de jeunes travailleurs. En bref, les plus démunis ne doivent pas être exclus du plan de relance de l’Etat.