Les antihistaminiques, ces médicaments utilisés pour contrer les effets des allergies, endommagent les cours d’eau. Ils assèchent les couches visqueuses sur les roches de rivière. Ces biofilms aquatiques sont pourtant absolument vitaux pour l’écosystème des rivières, fournissant nutriments et nourriture à la faune.
Les produits issus de l’industrie pharmaceutique sont omniprésents dans les cours d’eau. Bien qu’il soit difficile d’évaluer leur impact sur la faune et la flore sauvages, certaines études révèlent déjà des faits surprenants. Les poissons deviendraient plus agressifs à cause des anxiolytiques, et, comme les invertébrés, se féminiseraient en ingérant des œstrogènes. En outre, 20 % des bouteilles d’eau minérale contiendraient aussi des traces de médicaments. Les stations d’épuration n’arrivent pas à éliminer tous les composés chimiques toxiques, on peut donc s’attendre à ce que les concentrations augmentent au cours du temps.
Dans ce contexte de pollution de l’eau douce, une équipe américaine dirigée par la chercheuse Emma Rosi-Marshall a évalué in situ les effets de six produits pharmaceutiques communs sur les biofilms aquatiques. Il s’agit de ces couches un peu visqueuses couvrant les rochers des cours d’eau. Aux yeux des humains, elles ne sont que des pièges glissants et dangereux. En revanche, pour l’écosystème, elles sont tout simplement vitales. (...)