Les assureurs n’ont pas attendu qu’une initiative propose de supprimer le remboursement de l’avortement par l’assurance de base (lire ci-dessous) pour réquisitionner la morale paternaliste à des fins mercantiles.
Dans cette lucrative affaire, c’est une fois de plus le droit à l’avortement libre et gratuit, thème central de la journée des femmes d’aujourd’hui, qui est menacé. Helsana et CSS, deux des plus grands groupes d’assurances suisses, puisent leur réserve d’assurés modèles parmi les 50 000 membres de l’association Pro Life, qui promettent en échange de ne jamais recourir à une IVG (interruption volontaire de grossesse). Mi-février, l’évêque de Coire Mgr Vitus Huonder vantait ces arrangements pour la première fois sur la place publique. Discrets, mais néanmoins légaux, ils existent depuis 1989 en Suisse.
En 2006, la Commission nationale d’éthique pour la médecine humaine (CNE), ainsi que Santé Sexuelle Suisse avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, craignant pour le principe de solidarité de l’assurance-maladie.