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Les "Reporters en colère" racontent leur 5 décembre
Article mis en ligne le 7 décembre 2019

Alors qu’ils entendaient dénoncer pacifiquement les violences policières, plusieurs membres du collectif Reporters en colère, dont Taha Bouhafs et Gaspard Glanz, ont été blessés par les forces de l’ordre. Entre craintes et détermination, plusieurs de ces journalistes racontent à ASI leur journée du 5 décembre, où ils étaient venus manifester mais aussi exercer leur métier.

5 décembre, 13 h, rue des Récollets à Paris. Devant un café, à deux minutes à pied de la gare de l’Est, une petite foule de casques siglés "presse" vissés sur la tête et de brassards floqués "reporter" ou "photographe" se presse sur le trottoir. Ils arrivent les uns après les autres. Tous membres du collectif Reporters en colère, qui lutte contre la répression et la précarité (on vous en parlait ici), ils se sont donné rendez-vous à quelques pas de la manifestation contre la réforme des retraites.

Tiphaine Blot n’est plus très loin. Elle rejoint le groupe à pied, en ce jour de grève.""Je ne suis pas sereine, je pars de chez moi en me disant que je ne sais ni quand je vais revenir, ni dans quel état", "confie la journaliste (...)

 sur Twitter :

📢 THREAD - 25 Reporters blessé-es.
#5decembre une journée noire pour la #libertédelapresse. Selon notre décompte, 24 journalistes ont été blessé-es. La plupart ont été touché-es par des tirs de grenades lacrymogènes ou de désencerclement.
Voici leurs témoignages
📸 @adeleuuuh https://t.co/aVdlH9mDCy (...)

A Bordeaux, @Astrid_Lag photographe indépendante, a été blessée au mollet par un tir tendu de grenade lacrymogène.
La vidéo est visible ici ->
https://t.co/xPPSbIf5JX (...)

Toujours à Bordeaux @loismugen, photoreporter, a été chargé par les forces de l’ordre, jeté à terre puis roué de coups rue Saint Catherine.
https://t.co/kyXnpV3y2P (...)

A Nantes, une journaliste de @OuestFrance a reçu un tir de LBD dans le dos. Un journaliste de @bleuloireocean a été blessé par un tir de grenade lacrymogène. Le @ClubpresseNA demande des explications
https://t.co/Efb9as1DWS (...)

A Paris,Tiphaine Blot, journaliste reporter d’images (JRI) indépendante, a reçu à deux reprises des projectiles venant d’une grenade de désencerclement à proximité de la Bourse du Travail. Blessée sur la cuisse gauche et au mollet droit. https://t.co/affniHCSAG (...)

.@T_Bouhafs, journaliste pour @LabasOfficiel blessé au genou par un tir de grenade.
https://t.co/tMAbCxlMKE

@bsaz_photos photographe indépendante, a reçu un éclat de grenade de désencerclement, au bras droit. (...)

Romain Boyer, photoreporter citoyen, touché à la cuisse par une grenade de désencerclement qui a explosé à ses pieds, rue Beaurepaire à Paris.

.@GasCarpenter Gaspard Charpentier, vidéaste indépendant, blessé aux jambes par des grenades à Paris.
https://t.co/kheNYvZdL1 (...)

lire aussi :

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE – CRÉATION DU COLLECTIF « REC »
(...)

Nous, reporters-trices de terrain, avons décidé, face à l’urgence dans laquelle nous place la répression, de constituer le collectif « REC » - Reporters En Colère.

Car de la colère, nous avons de quoi en ressentir :

face à la répression et aux entraves que nous subissons toujours plus sur le terrain dans
l’exercice de nos pratiques, face à la précarité croissante qui entache elle aussi nos
façons et capacités de travailler, face aux blessures physiques et morales qui nous sont
infligées, à nous, à nos confrères et consœurs (plus d’une centaine selon les derniers
chiffres - une pensée toute particulière à Nadège, touchée à la jambe par un tir de LBD
le 16 novembre et à Julien défiguré par une GLI-F4 le même jour, pour ne citer que les
derniers en date), face au mépris de certain-es qui disqualifient notre travail et soutiennent ainsi l’argument des forces de l’ordre nous empêchant d’exercer et nous criminalisant,
nous nous devons d’agir pour le droit d’informer qui nous est cher.

Nous dénonçons et condamnons les tentatives d’intimidation et les menaces harcelantes
(allant jusqu’aux menaces de mort) des syndicats de police sur les reporters et les
lanceurs d’alerte.

A titre d’exemple probant, le cas des agissements du syndicat d’Alliance envers notre
confrère Taha Bouhafs est aberrant : le syndicat n’hésite pas à user d’un imaginaire
clairement raciste en bestialisant Taha Bouhafs et en le menaçant. Nous lui répondons
haut et fort : Taha n’est pas seul, nous sommes à ses côtés ! Nous nous battrons pour le
droit d’informer. Comme nous serons aux côtés de toustes les reporters qui subissent
la répression.

Mettre en lumière des exactions policières couvertes par l’absence de RIO, d’une
dissimulation du visage et de fait, débouchant sur une impunité systématique et
systémique, c’est un droit, pas un délit ! Ce n’est pas à la police de définir qui est ou
n’est pas journaliste.

Nous agirons également le 5 décembre et soutenons la grève générale à venir. Avant
d’aller la couvrir, nous ferons une apparition dans la manifestation et prendrons la parole.
Pour que vive la liberté de la presse,
Pour que vive le droit d’informer !

Collectif "Reporters En Colère".
reportersencolereREC chez gmail.com
Twitter : @REC_Collectif