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Les JO 2024 à Paris, une catastrophe écologique en Seine-Saint-Denis
Article mis en ligne le 13 décembre 2020
dernière modification le 12 décembre 2020

Les Jeux olympiques 2024 inquiètent les habitants de Seine-Saint-Denis. Des collectifs dénoncent une accélération des projets de destruction, de pollution, d’expulsion et de spéculation. Ils se mobiliseront dimanche 13 décembre. Reporterre passe au crible trois projets d’aménagement particulièrement décriés.

« Les JO pour Paris, les dégâts pour la Seine-Saint-Denis » : dans le 93, la colère gronde contre les Jeux olympiques 2024, jugés insoutenables sur le plan écologique. Mardi 17 novembre, près de trente collectifs et cent cinquante personnes ont organisé un Toxic Tour pour dénoncer « l’héritage local empoisonné » que va laisser la compétition. « L’organisation des JO a été accompagnée d’un assouplissement des règles d’urbanisme, explique à Reporterre l’architecte Ivan Fouquet. Ces dérogations ouvrent la voie à des projets d’aménagement d’envergure. C’est une aubaine pour l’accélération du Grand Paris. » (...)

« Ces investissements gigantesques, dont se vantent les promoteurs des JO, cachent une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculation », expliquent les collectifs, qui regrettent aussi « l’absence totale de démocratie dans les processus de transformation urbaine ». Ils se mobiliseront de nouveau dimanche 13 décembre, à l’Aire des vents, à Dugny, un espace vert menacé par la construction du Village des médias.

À trois ans et demi des Jeux olympiques, Reporterre vous emmène à Dugny, mais aussi à Saint-Denis et à Aubervilliers, où trois projets d’aménagement sont accélérés par la grande messe du sport. (...)

L’Aire des vents va accueillir le village des médias des Jeux olympiques 2024. 6,5 hectares d’espaces verts seront artificialisés par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), qui a prévu de bâtir 700 logements pour répondre aux besoins des journalistes et des techniciens. L’installation se muerait ensuite en un écoquartier, avec la construction de 600 logements supplémentaires. Un « héritage des Jeux », selon la Solideo, qui promet aussi de compenser les terres bétonnées en « renaturant » des terres des Essences, une friche de treize hectares qui accueillera des épreuves de tirs des JO 2024.

Les opposants au projet s’inquiètent de ce futur héritage. « À qui profiteront ces logements ? Certainement pas aux Dugnysiens, puisque ce seront près de 80 % d’accession à la propriété et 20 % de logements sociaux haut de gamme ! Or ici, la majorité de la population a peu de moyens », s’insurge France Boulay, membre du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE). Cet ancien conseiller municipal dugnysien ne voit pas non plus comment la ville de 10.000 habitants pourra absorber une augmentation d’environ « 40 % de sa population », étant donné que « 21 % de la population est au chômage et que la circulation routière est saturée ».

Et puis, « c’est une ineptie de construire dans un parc public, d’autant que nous sommes sur un corridor écologique, à quelques mètres d’une zone Natura 2000 », prosteste Valérie, membre du collectif Notre parc n’est pas à vendre. Les opposants à l’urbanisation du parc Georges-Valbon pensaient pourtant avoir fait le plus dur en 2015. La mobilisation citoyenne avait alors empêché le projet Central Park, qui voulait ériger 24.000 logements en amputant soixante-dix hectares de végétation. (...)

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