Christophe Castaner a décoré les gradés responsables des violences policières récentes. Au lieu d’appeler à la retenue, il donne une prime à la violence. Au lieu d’attendre le résultat des enquêtes en cours, il passe outre l’autorité judiciaire. Au lieu de promouvoir l’unité nationale, ce gouvernement rompt toute confiance possible entre le citoyen et l’Etat.
Nous assistons depuis plusieurs mois à des violences policières sur des militants pacifistes, totalement injustifiées, totalement abjectes. Si le ministre de l’intérieur garantissait, au début du conflit des Gilets Jaunes, savoir distinguer les dangereux casseurs et les Black Blocs des manifestants "légitimes" et "bon enfants", les faits montrent à l’inverse des violences commises par la police contre des personnes ne constituant pas une menace pour l’ordre public, ce qui est le cas de Geneviève Legay à Nice ou des écologistes gazés sur le pont de Sully à Paris et, bien évidemment, des jeunes gazés lors de la fête de la musique à Nantes.
Christophe Castaner vient, au nom de la France, de décorer de la médaille de la sécurité intérieure les gradés responsables des principales violences policières récentes dans une "exceptionnelle promotion Gilets Jaunes 2018-2019."
Cet acte constitue une véritable prime à la violence qui, au lieu d’appeler les forces de l’ordre à la retenue, laisse libre court à toutes les dérives. Il officialise également, puisque plusieurs de ces violences font l’objet d’enquête judiciaires en cours, une atteinte délibérée à la séparation des pouvoirs et l’autorité judiciaire en France. Enfin, en légitimant les violences policières, il acte une rupture grave du pacte républicain qui unit citoyens et gouvernants et symbolise l’avènement d’un pouvoir liberticide. (...)