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Slate.fr
Le vote des électeurs blancs américains, symbole d’un pays en crise
Article mis en ligne le 24 septembre 2016
dernière modification le 19 septembre 2016

Les blancs qui ont fait des études votent massivement Clinton, les autres Trump. Une division inédite dans l’histoire politique américaine.

Trump retient 66% des blancs qui n’ont pas de diplôme universitaire, contre 23% pour Hillary Clinton. En revanche, Clinton est en tête parmi les blancs diplômés du supérieur, 49% à 35%. Les Démocrates n’avaient pas remporté les voix des diplômés blancs depuis des dizaines d’années –même pas lors de leur victoire écrasante de 1964 !– et là, Clinton s’apprête à les empocher confortablement... tout en perdant les blancs non-diplômés par 33 catastrophiques points de pourcentage. Pour Romney, la division entre les blancs diplômés du supérieur et ceux qui ne l’étaient pas représentait 5 points de pourcentage. Dans ce sondage, elle se monte à 31 points.

Globalement, selon les sondages de sortie des urnes de 2012, Obama avait remporté les voix des diplômés du supérieur de 2 points de pourcentage, 50 à 48%, et ceux des non-diplômés de 4 points, 51 à 47%. Selon ce sondage, Clinton mène chez les diplômés de 27 points, 56 à 29%, et perd chez les non diplômés de 15 points de pourcentage, 36 à 51%.

Voilà où en est l’élection. Et cela permet de comparer utilement le stade de chaque campagne dans la ligne droite qui suit la Fête du travail américaine, le premier lundi de septembre. (...)

Si Hillary Clinton gagne à peu près sans la moindre voix de blanc non-diplômé, les démocrates pourraient se dire qu’il leur est désormais possible de remporter des élections présidentielles sans quasiment le moindre suffrage de cette catégorie de population. Ce qui continuerait de porter préjudice au parti lors des élections de mi-mandat faute d’ajustement régulier du message. Plus important encore : les blancs non-diplômés sont des Américains qui, comme les autres, méritent des réponses ciblées à leurs problèmes, au-delà des rafales de sentimentalisme que Donald Trump utilise, avec succès, pour les séduire.

Si Donald Trump remporte les élections sans les minorités ou les blancs diplômés du supérieur, les républicains pourraient penser qu’ils peuvent désormais remporter la Maison Blanche en continuant d’utiliser le même numéro délirant et extrêmement ciblé qui leur a porté chance lors des élections de mi-mandat. Là, la victime serait la gouvernance responsable.

Lorsque les diplômés et les non-diplômés ont des visions aussi divergentes de l’avenir de leur pays, ce n’est pas le signe d’une république en bonne santé, mais c’est pourtant là où nous en sommes. Et quelle que soit l’issue en novembre, le gagnant ou la gagnante se sentira conforté-e dans ses confortables convictions sur le meilleur moyen de morceler l’électorat.