
Le tribunal de Lyon vient de relaxer @Mediapart dans le procès en diffamation que lui avait intenté Eliane Houlette.
En juin 2020, nous avions révélé le contenu d’écoutes et de rapports de la gendarmerie mettant directement en cause l’ex-cheffe du PNF👇https://t.co/2X0A2hWQgU
— Antton Rouget (@AnttonRouget) March 16, 2021
C’est une affaire explosive pour la justice française. Figure judiciaire de la lutte anti-corruption, première patronne du Parquet national financier (PNF) de 2013 à 2019, l’ex-procureure Éliane Houlette a-t-elle une face cachée ? La célèbre magistrate est directement mise en cause par une série d’écoutes téléphoniques qui révèlent de troubles pratiques du temps où elle dirigeait le PNF, en lien avec un dossier de malversations présumées à la mairie de Marseille dont son parquet avait la charge, selon une enquête de Mediapart.
Mediapart a révélé le contenu d’écoutes et de rapports de synthèse de la gendarmerie qui mettent en cause l’ex-patronne du PNF, Éliane Houlette. Les faits avaient provoqué une demande d’enquête pénale pour « trafic d’influence », « prise illégale d’intérêts » et « violation du secret ».
Les faits mis au jour se sont retrouvés au cœur de deux rapports de synthèse très embarrassants de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Marseille. Ceux-ci ont été à l’origine, en juin 2019, d’une saisie de la Chancellerie par le parquet général de Paris en vue d’une éventuelle procédure disciplinaire, puis, un mois plus tard, d’une instruction du même parquet général en faveur de l’ouverture d’une enquête pénale visant Éliane Houlette pour « trafic d’influence », « prise illégale d’intérêts » et « violation du secret ». (...)
« Ces agissements pourraient donc être susceptibles de matérialiser l’infraction de trafic d’influence », écrivaient d’ailleurs les gendarmes de Marseille en conclusion d’un rapport de synthèse du 12 juillet 2019 consacré à Éliane Houlette.
Mais depuis l’ouverture d’une enquête préliminaire en septembre, il y a donc près d’un an, les investigations voguent discrètement de juridiction en juridiction, de Paris à Nanterre, sans que le dossier ne semble s’épaissir beaucoup. « C’est LA vraie patate chaude pour la justice », commente, sous couvert d’anonymat, en raison de la confidentialité des enquêtes, une source informée du dossier. (...)
Contactée par Mediapart, l’ex-procureure Éliane Houlette (aujourd’hui membre de l’Autorité nationale des jeux) a refusé de répondre à la moindre de nos questions. « Madame Houlette suit mon conseil qui est de ne pas répondre à des questions qui me sont apparues si saugrenues qu’elles en deviennent humiliantes », s’est contenté de faire savoir son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi (voir l’intégralité de sa réponse sous l’onglet Prolonger). (...)