
Bernard Dréano, responsable du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM), poursuit dans cette troisième et dernière partie son témoignage sur la situation tunisienne. Élection d’une Assemblée constituante, création d’un Conseil pour la protection de la révolution, restructuration des partis... la société tunisienne cherche une voie vers la justice et la démocratie. Rencontre avec des syndicalistes et militants politiques, acteurs de ce processus.
À 80 kilomètres de Sidi Bouzid (voir première et deuxième parties), Kasserine vit encore dans l’atmosphère de la révolution. Le mouvement, parti de Sidi Bouzid, a vite atteint cette cité voisine. La violence de la répression a provoqué la réaction de toute la région, puis les manifestations dans les villes du Nord et de la côte, et enfin quelques jours plus tard, dans la capitale elle-même.(...)
Ils nous racontent les premières manifestations après Sidi Bouzid, leur volonté d’attirer la police pour soulager le mouvement dans la ville voisine de Thala où il y avait déjà eu plusieurs morts : c’était comme à Gaza ! Les commandos tirant sur les jeunes, y compris lors des funérailles des premières victimes ou pour empêcher d’aller chercher les blessés, et la police qui avait donné ordre au personnel de l’hôpital de ne pas les soigner.(...)
Un peu plus loin, près de la maison de la famille d’un des jeunes martyrs que nous sommes allés saluer, il y a déjà un monument aux morts de la révolution, qui est aussi le point de ralliement des jeunes du « comité de protection de la révolution ».(...)
Beaucoup de gravité, de mobilisation. Ici aussi on veut être sûr que demain la démocratie tunisienne représentera tous les Tunisiens. On se méfie du gouvernement provisoire. On réclame une Constituante. (...)