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Le sort de Julian Assange est entre les mains du gouvernement britannique… pour l’instant
/Le grand soir
Article mis en ligne le 29 avril 2022

Le sort de Julian Assange est entre les mains du gouvernement britannique… pour l’instant

Mercredi 20 avril 2022, la justice britannique a formellement autorisé l’extradition aux États-Unis de Julian Assange, journaliste australien et fondateur de Wikileaks, où il risque une peine de prison de 175 ans pour avoir révélé au grand public les crimes de guerre commis par le gouvernement américain.

Revenant sur les derniers développements, cet article rend compte des leviers politiques et juridiques encore mobilisables pour faire annuler l’ordre d’extradition.

En France, une demande d’octroi de l’asile politique à Julian Assange avait été présentée à l’Assemblée nationale en février dernier par un groupe de parlementaires, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon. Il est encore possible de la réitérer, et de massivement l’appuyer. (...)

Cette affaire est avant tout un acte de représailles politique contre Julian Assange pour avoir révélé des documents sur la guerre en Irak et en Afghanistan, la prison de Guantanamo Bay, et sur des manœuvres diplomatiques, tous compromettant pour le gouvernement des États-Unis.

Et c’est bien là le nœud du problème : les journalistes devraient-ils être seulement autorisés à rendre compte de communiqués gouvernementaux et des opérations de relations publiques des grandes entreprises, des informations que les riches et les puissants veulent faire passer ? Ou devraient-ils avoir la liberté de faire connaître des faits qui autrement risqueraient d’être soustraits au regard public ?

Aucun individu n’a eu à souffrir du fait des publications de WikiLeaks, comme l’ont reconnu au tribunal les avocats américains eux-mêmes. Aucun État étranger n’a fourni ni ne s’est vu accorder un accès privilégié aux documents publiés par WikiLeaks. Les seuls bénéficiaires en furent le public qui a découvert des faits de la plus grave importance et dont il n’aurait pas eu connaissance sans cela.

C’est pour ce service rendu au public que Julian Assange passe sa quatrième année à la prison haute sécurité de Belmarsh et qu’il risque l’extradition vers les États-Unis. (...)

Les avocats américains, en allant en cour d’appel, sont parvenus à renverser la décision de ne pas extrader, raison pour laquelle l’affaire se trouve maintenant sur le bureau de Priti Patel. Mais les avocats d’Assange disposent maintenant du même droit de renvoyer en cour d’appel les éléments sur lesquels ils avaient perdu devant la Magistrates Court.

Il s’agit maintenant d’infléchir l’environnement politique dans lequel a lieu la démarche en appel. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la mobilisation autour de la décision de Priti Patel.