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Schindma37 Journaliste suisse retraité
Article mis en ligne le 3 juin 2021
dernière modification le 2 juin 2021

Il ne faut pas vous plaindre que les Gafam soient devenus des prédateurs de votre vie privée. Si vous révélez tout de vous sur Facebook et sur WhatsApp, soyez cohérents, ne descendez pas dans la rue pour manifester contre le passeport vaccinal. Ne protestez pas contre les lois « liberticides ». « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes »

Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien en faire, de toutes ces données ? C’est un trésor, qui vaut des milliards. Chaque information à son prix : vos habitudes de consommation, vos préférences culinaires, les endroits où vous passez vos vacances, les marques de vos vêtements, de vos chaussures, de votre TV et de votre voiture. Oh, pas grand-chose, quelques euros. Mais, comme nous sommes près de 3,5 milliards à utiliser Facebook, la société a engrangé 26 milliards de dollars chaque trimestre et a dégagé 9 milliards de profit. Google a fait encore mieux, 18 milliards $ de bénéfices au premier trimestre. Facebook et Google vivent de la pub numérique. Comme le monde est confiné, les entreprises qui veulent trouver des clients n’ont pas le choix, elles doivent accepter de payer cher leurs annonces.

Nous non plus, pauvres consommateurs, nous n’avons pas d’autres choix que de livrer nos précieuses données si nous voulons consommer, échanger, nous amuser. Bien sûr, on peut vivre sans ordinateur, sans smartphone. Personne ne nous oblige à acheter sur Amazon, à chercher des informations sur Google ou à échanger des photos et des opinions sur Facebook. Bien sûr, on peut vivre sans réseaux sociaux. Mais, comme vous sans doute, je suis accroc. Je ne peux plus me passer de mon ordinateur et de mon smartphone, qui me permettent de communiquer avec le monde.

Mais alors, il ne faut pas vous plaindre que les GAFA soient devenus des prédateurs de votre vie privée. (...)

Ne hurlez pas au scandale quand le fisc consulte Facebook pour dénicher les fraudeurs qui oublient de déclarer le catamaran devant lequel ils font un selfie ! Nous acceptons que notre vie privée soit monnayée par des entreprises géantes basées à l’étranger, mais nous refusons que nos gouvernements utilisent nos données numériques pour limiter nos libertés pour enrayer une pandémie qui tue des millions de malades.