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Le prix de la violence pour les Irakiennes
Article mis en ligne le 21 février 2015

Des milliers de femmes et filles irakiennes tuées, des milliers d’autres mariées ou prostituées de force. L’emprise de Daech n’a fait qu’empirer une situation déjà terrible depuis 2003, soulignent des ONG.

« L’escalade de la violence en Irak a des conséquences dévastatrices pour les femmes », souligne un nouveau rapport, publié mercredi 18 février par les ONG Ceasefire Centre for Civilian Rights et Minority Rights.

« Les femmes sont des cibles de la violence en Irak depuis des années », souligne la principale auteure du rapport, Miriam Puttick. « Désormais, avec la montée en puissance de Daech, nous constatons l’émergence d’une campagne délibérée et violente pour effacer les femmes de la vie publique du pays ».

Meurtres et domination des corps

De fait, le rapport (ici en anglais) se penche sur l’ensemble des années de trouble qui ont suivi l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003, et le climat de guerre civile entre chiites et sunnites irakiens.

Sur la base de données inédites, il estime ainsi à 14 000 le nombre de femmes victimes de mort violente en Irak depuis 2003. Soit un dixième du total des victimes civiles. « En plus des femmes tuées dans des bombardements sur des zones civiles, des femmes ont été délibérément assassinées, à la fois par les milices pro- et anti-gouvernementales ».

Le rapport souligne notamment qu’avant même l’avènement de Daech des dizaines d’entre elles ont été tuées pour avoir enfreint des « codes moraux » imposés par ces milices. « Les femmes étant perçues comme les garantes de l’honneur et de la moralité, le contrôle sur leur corps est un vecteur essentiel par lequel les milices exercent leur domination ».

Le trafic a « explosé »

Cette domination passe aussi par le trafic d’êtres humains. En 2014, plus de 3000 femmes et filles ont été capturées par Daech pour être mariées de force ou prostituées. Le groupe islamiste « est devenu un acteur majeur de l’achat et la vente de femmes et de filles » et a « légitimé la pratique de l’esclavage sexuel à une échelle sans précédent ».

Mais cette situation n’est pas nouvelle pour autant, souligne le rapport. Depuis 2003, des milliers de femmes et de filles ont subi le même sort. Le trafic d’êtres humains, facilité par la situation de conflit, les déplacements de masse et la précarité, a « explosé » ces dernières années, estime le rapport.

Et l’ONG dénonce l’inaction des autorités, irakiennes et kurdes, face à ce phénomène. Sur lequel la société en général préfère fermer les yeux.